Guadeloupe. Demain, le Congrès des élus mettra les Guadeloupéens au cœur des discussions

Le 7 juin 2023, les élus, conseillers régionaux et départementaux, sénateurs, députés, maires, vont se réunir au palais du Conseil départemental à Basse-Terre.

Il s’agit de tenir le XVIIe Congrès des élus. Se souvient-on du contenu des XVI autres ?

Sûrement pas, à part quelques administratifs de longue haleine ou des élus collectionneurs de résolutions.

Le XVIIe Congrès des élus a été généré par divers événements : d’abord la crise sanitaire pour laquelle les élus auraient souhaité que des décisions soient prises en Guadeloupe en vertu de l’adage désormais célèbre qu’il n’y a « pas de meilleurs experts de la Guadeloupe que les Guadeloupéens eux-mêmes » (Ary Chalus). Aurait-on avec les moyens locaux évité un millier de morts ?

Ensuite les émeutes sociales induites de la fin de la crise sanitaire et de l’exclusion des soignants non vaccinés du retour dans leurs emplois.

Là, les élus se sont rendu compte, en allant sur le terrain, que les « teneurs de barrages », embouchant les trompettes des adeptes du grand soir et du projet de jeter les élus à l’eau avec le système, ne voulaient pas d’eux.

Concluant que la jeunesse — une certaine jeunesse, de 15 à 45 ans, souvent pour ces derniers des éternels manifestants sans emploi connu, tenait les barrages — était en demande, mettons pêle-mêle de formation, d’emplois, de retraites garanties, de biens de consommation à prix cassés, etc., les élus ont commencé à travailler sur cette thématique.

Avant de la conserver mais d’élargir les discussions sur d’autres thématiques plus générales, embrassant la société tout entière, du bébé à la crêche — on manque de structures à part les crèches privées hors de prix — à l’aîné (e) au grand âge maintenu (e) chez soi ou en ehpad — là aussi les structures privées se gavent…

Que demande le peuple ? De l’eau, que ses ordures de toutes natures ne finissent pas dans le paysage ou à la mer, des soins en temps, en heure et de prix abordables, pouvoir se loger à des conditions financières décentes, pouvoir circuler d’un point à un autre facilement et sans se ruiner, qu’il prenne sa voiture ou un bus.

Le peuple demande aussi des administrations efficientes qui répondent à ses attentes (dans un temps raisonnable), des politiques publiques pour tous et non pour quelques privilégiés qui connaissent les ficelles… ou quelqu’un.

En fait, le peuple demande d’être au cœur des préoccupations de ses représentants. Et qu’on cesse de le prendre pour quantité négligeable juste bonne à actionner à chaque élection.

D’ailleurs, le peuple a cessé d’écouter les sirènes et ne va plus voter. Ou alors avec des conques à lambi et des roches. Ce qui est signe qu’il y a quelque chose qui brûle au pays.

Le 7 juin, que va-t-on faire au Congrès des élus ? Discuter. Et prendre une résolution.

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, en septembre 2022, recevant les grands élus des Outre-mer, après l’Appel de Fort-de-France, a décidé d’un Comité Interministériel des Outre-mer, donnant quelques mois aux élus de ces régions lointaines pour faire un travail particulier : auditer les rapports entre l’Etat et les collectivités en disant ce qui ne va pas et donner des propositions de solutions.

Chaque collectivité signataire de l’Appel de Fort-de-France — Guadeloupe (Région et Département), Guyane, Martinique, Saint-Martin, La Réunion, Mayotte — a fait sa réunion du congrès ou de son assemblée ouverte aux grands élus et maires.

La Guadeloupe a travaillé sur quatre blocs distincts :

  1. Les conditions du développement économique
  2. L’épanouissement de l’humain
  3. Le développement territorial
  4. Les questions institutionnelles.

Bien évidemment, les médias (et les « politiques » non élus) se sont fixés sur le point 4 — un récent sondage de Qualistat aussi — oubliant que tirer des plans sur la comète, c’est bien si l’on a du carburant pour aller jusque-là.

C’est en cela que le document qui sera remis aux élus et divulgué à la presse et au monde est fondateur : il met l’individu guadeloupéen au cœur des préoccupations, le devenir des élus (dans une ou deux assemblées, à 83 ou 51) étant relégué au second plan. Mais pas occulté puisqu’il sera aussi question de cela.

André-Jean VIDAL

Aj.vidal@karibinfo.com

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