Guadeloupe. Déclarations d’Elie Califer : « Des propos mensongers », accusent des médecins

Elie Califer, député de la Guadeloupe, a interpellé l’ancienne directrice de la Haute Autorité de Santé sur la période de la crise sanitaire liée au Covid-19. C’était à l’Assemblée nationale, mardi 4 avril.
« Les hôpitaux de la mort. On a débranché des gens pour accélérer leur départ… Pas de soignants, pas d’oxygène pour soigner les patients de Guadeloupe… Un hôpital qui n’a pas de moyens ne peut que tuer », a-t-il dit.
Il est à relever qu’Elie Califer était président de la Fédération de Guadeloupe de 2016 à 2022, donc pendant la période de crise sanitaire au cours de laquelle il est resté muet.
Les réactions n’ont pas manqué.
« De tels agissements ne sont pas dignes d’un élu de la République, et sont donc fermement
condamnés par l’ensemble du monde de la santé guadeloupéen
», fustigent des représentants du monde médical.

« Les déclarations de Monsieur Elie Califer, député de la 4ème circonscription de Guadeloupe, le 4
avril 2023 dans le cadre de l’audition de la Présidente du collège de la Haute Autorité de Santé,
constituent de graves accusations, infondées et inacceptables pour l’ensemble des communautés
soignantes du territoire qui ont fait face à la vague delta de la crise COVID.
Les propos tenus par le député Califer sont en effet mensongers et travestissent la réalité. Ils
donnent à penser que la suspension des professionnels de santé pour non-respect de l’obligation
vaccinale a mis les hôpitaux de Guadeloupe dans l’incapacité d’assurer leur mission de soins. Or les
premières suspensions interviennent le 12 octobre 2021 tandis que la 4ème vague épidémique, la plus
meurtrière en Guadeloupe, démarre début juillet 2021 pour ralentir première quinzaine de
septembre.
Faire explicitement un raccourci entre obligation vaccinale et difficultés de prise en charge ayant
entraîné la mort de patients est un mensonge indigne d’un élu de la République.
De plus, nous tenons à rappeler qu’avant le 15 juillet 2021, annonce de la future obligation vaccinale,
plus de 90% des médecins du territoire étaient déjà vaccinés.
Par ailleurs, on comptait sur la totalité du territoire hexagonal 11 morts pour 100 000 habitants avec
une vaccination effective de 85%, alors que la Guadeloupe comptait 135 morts pour 100 00 habitants
avec une vaccination autour de 20% entre juillet et novembre 2021.
Ces chiffres rendent plus graves encore ces propos particulièrement offensants et diffamatoires
puisqu’ils accusent le personnel médical et soignant d’avoir « débranché les gens pour accélérer leur
départ ». Cette accusation, d’une extrême violence, porte gravement atteinte à l’honneur, à
l’engagement et à la déontologie de la communauté soignante.
On peut d’ailleurs s’étonner qu’un homme ayant exercé de grandes responsabilités – parmi
lesquelles la présidence de la Fédération Hospitalière de Guadeloupe – ait choisi d’attendre plusieurs
mois – et le confort de l’immunité parlementaire – pour s’exprimer de la sorte, plutôt que d’appliquer
les dispositions de l’article 40 du code de procédure pénale qui précise : « Toute autorité constituée,
tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance
d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de
transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »
Il existe des moyens plus efficients et plus constructifs d’afficher son opposition à l’obligation
vaccinale que de jeter le discrédit sur les professionnels de santé et les soignants des établissements
de santé de son territoire qui se sont pourtant, malgré un contexte extrêmement difficile, donnés
corps et âme pour faire leur travail et aider la population.
De tels agissements ne sont pas dignes d’un élu de la République, et sont donc fermement
condamnés par l’ensemble du monde de la santé guadeloupéen.
»

Les signataires de cette déclaration sont :
Dr Jean-Claude PITAT, président de la Fédération Hospitalière Privée, Dr Pascal RHINAN, représentant
le Syndicat Unifié des Médecins de Guadeloupe, Dr Maureen GALOU, représentant l’Association des
Jeunes Médecins de Guadeloupe, Dr Frédérique DULORME, présidente de L’URPS Médecins Libéraux
Dr Marius BOREL, président du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins de Guadeloupe,
Laurent LEGENDART, directeur général de l’Agence de Santé de Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy.

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