Guadeloupe. Crash des Saintes : un troisième corps retiré de l’épave du Piper A32

Un corps a été retiré de l’épave du Piper A32 qui git par 45 mètres de fond à deux milles nautiques au droit de la piste de l’aérodrome départemental de Terre-de-Haut, lundi. Deux autres viennent d’être remontés, qui seront autopsiés comme le premier. Deux corps sont encore coincés dans l’épave.

Vendredi 1er décembre 2023, un avion de tourisme, bimoteur Piper A32, qui décollait aux alentours de 10 heures de l’aérodrome de Terre-de-Haut avec cinq personnes à bord — le pilote, Patrick Amable, le directeur des systèmes Internet de la Région Guadeloupe, Jean-Gabriel Quillin, un ingénieur de ce service, Régis Etenna-Rimbon, Frédéric Landrin, directeur du Pôle ingénierie international de TACTIC, de Julien Garcia, ingénieur, chef de projet de la même société — ne donnait plus signe d’activité.

Ces quatre passagers étaient missionnés par la Région Guadeloupe, dans un avion affrété par la Région Guadeloupe. Ils devaient travailler sur les relais fibrés pour l’internet dans les Îles du Sud.

Les recherches pour retrouver le Piper A32 commençaient en début d’après-midi, dès que les autorités aéronautiques ont été averties par le propriétaire, Yves Tonton, que son avion n’était pas arrivé à l’aérodrome de Grand-Bourg de Marie-Galante, sa prochaine destination d’un périple circulaire aéroport Pôle Caraïbes-aérodrome de la Désirade-aérodrome de Terre-de-Haut. Un plan de vol avait été déposé au départ par le pilote, Patrick Amable.

Le BEA (Bureau d’Enquête Accident) publiait sur X une illustration montrant le tracé de route de l’avion, au départ de Terre-de-haut. Une ligne droite en direction de Marie-Galante et puis, une courbe, signe d’un décrochage, avec un virage sur l’aile droite.

Le procureur de la République à Basse-Terre ouvrait une information judiciaire. C’est la règle en la circonstance. L’avion était repéré. Rapidement, des plongeurs descendaient et prévenaient que les cinq corps étaient prisonniers de la carlingue. Xavier Sicot précisait avant de se taire ensuite : « L’enquête ouverte pour disparition inquiétante continue afin de déterminer les circonstances de la mort des passagers. »

Un pilote chevronné indiquait en off qu’il se pourrait qu’il y ait eu une panne subite, l’avion étant à 150 mètres de haut, à une vitesse de 130 km/heure, le pilote amorçant un virage pour revenir sur la piste qui n’était pas à plus de deux milles (environ 3 kilomètres) de là. Dans le virage sur l’aile, l’avion n’étant plus plat, ne prenant plus appui sur ses ailes, aurait perdu de sa portance, brusquant la chute dans l’eau.

Patrick Amable, pilote de grande qualité, connaissant parfaitement les aérodromes et aéroports de l’archipel, a sûrement fait le maximum pour sauver ses passager et sa propre vie, mais il n’avait que quelques secondes pour le faire… avant que l’avion touche l’eau de plein fouet et que la mer se referme sur l’épave. Il n’a jamais pu enclencher la procédure du Mayday.

Depuis le début de la semaine, deux navires, la Kahouanne, baliseur de la direction des Phares et Balises, et Kaladja, vedette des Douanes, sont sur base, transportant des plongeurs de la gendarmerie, du SDIS, venus de Martinique et des plongeurs spécialisés dans les travaux marins venus de Saint-François.

Deux problèmes ont ralenti les travaux entrepris pour remonter les cinq corps. Tout d’abord, l’avion est positionné au fond de telle sorte qu’il est difficile d’accéder aux portes.

Ensuite, il y a depuis lundi une forte houle qui rend les descentes des plongeurs hasardeuses.

Mercredi, néanmoins, un premier corps a été remonté, pris en charge par une ambulance mortuaire au port de Basse-Terre. Deux autres viennent d’être remontés.

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