Guadeloupe. Crash de Terre-de-Haut : 5 morts, le BEA a rendu des conclusions

Le 1er décembre 2023, un Piper aircraft P32 décollait de l’aérodrome de Terre-de-Haut Les Saintes puis plongeait dans l’eau à peu de distance du rivage : 5 morts. Le Bureau enquête et accident de l’Aviation Civile a rendu un premier rapport.

Que s’est-il passé ? En mission pour la Région Guadeloupe, l’avion avec un pilote, Patrick Amable,  et quatre passagers, Jean-Gabriel Quillin et Régis Etenna, de la Région Guadeloupe, Frédéric Landrin, directeur du pôle Ingénierie internationale, et Julien Garcia, directeur de projet au sein de la société Tactis, faisait des vols type saut de puce, de Saint-François à La Désirade, de la Désirade à Terre-de-Haut, puis de Terre-de-Haut à Marie-Galante.

Le premier vol dure 7 minutes et le second 21 minutes.

Au départ de Terre-de-Haut, vers 10 heures, le pilote met les gaz, l’avion monte Une minute plus tard, il plonge en virant sur la droite et entre dans la mer.

L’alerte ne sera donnée qu’à 16 h 34… le propriétaire de l’avion ne voyant pas revenir celui-ci.

Il faudra plusieurs jours pour remonter les cinq corps et l’avion. L’épave a été localisée le 2 décembre à 14 h 33. Elle reposait à une profondeur de 45 m sur un fond sableux. Elle a été remontée le 3 février 2024 et a été entreposée dans un hangar. Des photos prises par les plongeurs montrent une épave complète. L’aile droite est détachée du fuselage et repose à une dizaine de mètres de l’épave principale. L’aile gauche est détachée de son longeron et repose à côté de l’épave.

Le pilote totalisait environ 4 245 heures de vol, dont 3 003 en tant que commandant de bord. Au cours des 12 derniers mois, il avait effectué 265 heures de vol, dont au moins 37 sur PA32. Des témoins indiquent qu’il volait très régulièrement, sur de nombreux types d’avions, notamment sur PA23, PA28, PA30, PA39, PA32, PA34, Be76 et P68TC.

Des analyses toxicologiques effectuées post mortem sur les occupants de l’avion ont établi la présence de cocaïne dans l’organisme du pilote et de deux passagers.

« Toutefois, au jour de la publication de ce rapport, les examens réalisés n’ont pas permis de déterminer si cette présence résultait d’une consommation, régulière ou occasionnelle, ou d’une contamination exogène. Ainsi, le niveau de toxicité et son éventuel impact sur les capacités du pilote ne peuvent être établis », dit le rapport du BEA.

Que dit le BEA dans son rapport ?

La perte de contrôle résulte de la tentative de demi-tour à faible hauteur, très probablement consécutive à une diminution de la puissance du moteur en montée, peu après le décollage.

L’origine de cette diminution de puissance n’a pas pu être déterminée.
• Il n’a ainsi pas été possible de mettre en évidence une éventuelle défaillance du moteur.
• Il n’a pas non plus été possible de déterminer si la position du sélecteur carburant, retrouvé sur « réservoir auxiliaire droit », résultait d’une erreur de sélection du pilote au départ du vol ou d’une manipulation effectuée peu après la diminution de puissance.

Une sélection erronée du réservoir auxiliaire droit qui ne contenait qu’une faible quantité de carburant aurait entraîné un désamorçage du circuit carburant puis une diminution de puissance non commandée du moteur.

Si une telle erreur a eu lieu, elle pourrait alors s’expliquer par plusieurs facteurs :
. la réalisation d’étapes courtes, pour lesquelles la consommation de carburant est faible et ne justifie pas de changer régulièrement et systématiquement de réservoir ;
. l’ergonomie asymétrique du sélecteur carburant du PA32, rendant la détermination du réservoir effectivement sélectionné plus complexe que celle d’un sélecteur gauche-droite centré ;
. la variabilité des types d’avion exploités par le pilote pour son activité professionnelle, avec des configurations de réservoirs et de sélecteurs différentes.

Le rapport du BEA

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