Les élus des conseils régional et départemental, les maires, les parlementaires étaient réunis, hier, en Congrès au palais du Conseil départemental.
La journée avait commencé par des discours parfois pimentés d’attaques diverses avant le départ d’une trentaine d’élus des groupes GPS et Péyi Gwadloup (PS) du Conseil départemental et de la Région Guadeloupe. « Posture ! », avait lancé le président du Congrès, président du Conseil départemental Guy Losbar. La journée a fini par le vote de résolutions à l’unanimité, précédé d’un discours d’Ary Chalus pour dire que, le matin, il avait des réserves sur certains points mais que, le soir, ces réserves avaient disparu. Les deux présidents ont d’ailleurs signé les résolutions (voir en fin d’article) qui devront être entérinées par un vote identique des deux assemblées dans les 15 jours.
Que s’est-il passé pendant ces huit heures de discussions autour des 153 préconisations du précédent congrès de juin 2023, et de la résolution prévoyant une collectivité avec une assemblée unique dotée de pouvoirs de légiférer localement sur certains domaines qui seront proposés à l’Etat ? Une nouvelle répartition des compétences serait d’ailleurs proposée de même à l’Etat. Certaines compétences restant à l’Etat, d’autres passant à la collectivité, d’autres encore communes entre l’Etat et la collectivité.
De la même façon, les six Communautés d’agglomération et Communauté de communes de Marie-Galante, devraient être ramenées pour des questions de rationalité à quatre : une centrale, Cap Excellence, peut-être agrandie de Morne-à-l’Eau d’un côté, de Petit-Bourg de l’autre, une Grande-Terre, une Basse-Terre plus la Communauté de communes de Marie-Galante qui resterait ce qu’elle est.
Que s’est-il passé, donc ? Rien en fait de bien nouveau, les discussions sous forme de commission ad hoc, de webinaires, de forums ayant largement défloré le sujet pour qui sait observer, écouter et conclure. Mais les experts ont pu, une nouvelle fois, dire les choses, conforter les élus. Parmi les quelques point qui ont fait l’objet de questions ou de remarques, il y a celui de la notion d’étranger, concernant les emplois dans l’archipel. S’agit-il d’étrangers au territoire guadeloupéen, d’étrangers au sens plus large. Il semble que si la priorité est donné à l’emploi local à compétence égale, les « étrangers » de l’Union européenne pourront travailler en Guadeloupe. Ce sont les étrangers d’ailleurs — de la Caraïbe ? — qui se verraient moins favorisés. A voir.
Autre point qui a fait tiquer un élu c’est le concours ouvert pour choisir l’hymne, le drapeau, la devise de la Guadeloupe. Le « drapeau de la Guadeloupe », en fait le drapeau de l’UPLG que certains voudraient imposer, pourra-t-il concourir ? Là encore, ça reste flou. Sans doute pourra-t-il concourir. D’ailleurs, en Martinique, un concours a été ouvert par la CTM, qui a désigné un vainqueur, refusé au profit d’un drapeau indépendantiste bien connu, emblème d’un parti cher à Serge Letchimy.
Le départ des élus PS ? En fait, le PS a, comme d’autres partis consultés, déposé un projet sur l’avenir de la Guadeloupe qui, comme l’ont souligné Bernard Guillaume, président du groupe Péyi Gwadloup à la Région, porte-parole des élus, puis Victorin Lurel, auteur ou inspirateur du projet, n’a pas été retenu par le président Losbar et les organisateurs du Congrès. Ils ont donc quitté le Congrès.
Dommage car, à la lecture des résolutions du Congrès, la plupart de leurs propositions ont été retenues…
Les résolutions du Congrès :
Ils ont quitté la place
Les groupes Gwadloup Plurielle et Solidaire du Département et Péyi Gwadloup de la Région Guadeloupe ont quitté la place, au prétexte que les propositions faites au Congrès des élus n’ont pas été retenues. Même pas discutées.
« Nous avons pris ce mercredi nos responsabilités en refusant de participer au XVIIIe Congrès des élus. Dans une déclaration préalable, les deux groupes des minorités des deux collectivités représentant près d’une trentaine d’élus ont dénoncé le refus de reporter les travaux d’un Congrès organisé en pleine crise politique nationale alors qu’il n’y a plus ni Gouvernement, ni Parlement tout en faisant le constat de l’absence de consensus politique entre les présidents Losbar et Chalus, de propositions de résolutions qui se bornent à demander une fusion Région/Département dans l’identité législative, ce qui n’est pas à la hauteur des enjeux et qui ne permet pas d’obtenir un pouvoir normatif local, enfin du refus de prendre en compte les propositions défendues par les groupes GPS et Péyi Gwadloup », ont-ils dit.
Tout en ajoutant : « Les pires défenseurs du statu quo sont ceux qui font de la collectivité unique la priorité alors que c’est un projet politique global et un chemin pour l’atteindre qui doivent être proposés à notre population. Nous serons toujours disponibles pour reprendre un travail sérieux qui tienne compte de nos propositions. Sans cela, pas de consensus de façade. »