Guadeloupe. Changement climatique : quels impacts et quelles solutions ?

Les petits ruminants émettent aussi des gaz à effet de serre.

Ce mardi 27 septembre, l’INRAE de Duclos Petit-Bourg accueille, de 14 h 30 à 17 heures, une synthèse des résultats et co-construction de solution innovantes avec les acteurs du secteur agricole de la Guadeloupe. A ne pas manquer.

L’archipel de la Guadeloupe est un territoire insulaire fortement dépendant des importations et particulièrement exposé aux aléas climatiques dont l’intensité tend à s’accroître d’année en année. Toutefois, l’agriculture est l’un des secteurs jouant un rôle majeur dans l’économie guadeloupéenne, elle est une des causes du bouleversement climatique.

En 2020, l’agriculture émettait près de 211 575 teCO2 soit 3% des émissions globales de la Guadeloupe.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les dérèglements climatiques sont souvent associés dans nos esprits aux rejets industriels ou à nos déplacements en voiture.

On ne sait pas assez que l’agriculture y participe à travers deux gaz moins connus que le CO2 :
• Le méthane, émis par les ruminants dont le gaz à un pouvoir de réchauffement 28 fois plus élevé que celui du CO2 et qui serait responsable d’environ 20 % de l’accroissement de la température (+1ºC) observé au cours du siècle.
• Le protoxyde d’azote, lié à l’utilisation d’engrais azotés.

L’adoption de techniques agricoles alternatives sont indispensables pour réduire nos émissions. Cela inclut également le changement de nos habitudes alimentaires.

Aussi, l’agriculture est l’une des principales victimes du dérèglement climatique. En effet face aux aléas climatiques extrêmes et à la pression anthropique, les exploitations agricoles du territoire se retrouvent de plus en plus fragilisées et menacent donc directement la souveraineté alimentaire.

Les ouragans Irma, Maria et plus récemment la tempête FIONA rappellent qu’avec le changement climatique, ces phénomènes météorologiques seront de plus en plus courants et violents. Sans oublier les vagues de chaleur, les sécheresses, la désertification, la salinisation des terres, les variations imprévisibles de la pluviométrie, la réduction des réserves en eau par endroits, les inondations et la prolifération des parasites et des maladies.

Agir ensemble

Face à cette dichotomie, il est important que les acteurs du secteur agricole se prémunissent et agissent ensemble. En effet ne pas agir pourrait nuire à l’économie guadeloupéenne et à la consommation locale.

C’est pourquoi depuis 3 ans, l’INRAE, Météo-France et Synergîles se sont lancés dans le projet EXPLORER, avec le financement de la région Guadeloupe, l’ADEME et les fonds Européen de développement régional (FEDER).

Ce projet de recherche appliquée vise à produire des connaissances scientifiques et des innovations à destination des acteurs du territoire et de la caraïbe, pour permettre la transition vers une agriculture climato-intelligente c’est-à-dire une agriculture qui s’adapte au changement climatique.

Une agriculture climato-intelligente

Ce concept vise à proposer une approche intégrée de l’agriculture qui réponde au triple enjeu de sécurité alimentaire, d’adaptation des systèmes pour renforcer leur résilience et d’atténuation du changement climatique.

Pour développer l’agriculture climato-intelligente en Guadeloupe, le projet EXPLORER part d’un diagnostic des modèles agricoles actuels et propose le développement de systèmes agricoles basés sur l’application d’un maximum de principes relevant du champ de l’agro-écologie et de la bio-économie territoriale.

Préserver les ressources naturelles

Les enjeux et finalités du projet EXPLORER sont de développer des systèmes agricoles multi performants, climato-intelligents, en préservant les ressources naturelles, en particulier l’eau, les sols, la biodiversité, qui soient économiquement performants et socialement équitables.

A cet effet, il est important au cours de ce projet de se concerter avec les acteurs du territoire sur les solutions innovantes qui permettraient à l’agriculture guadeloupéenne, voire caribéenne, d’anticiper et de s’adapter au changement climatique en cours.

De nombreux invités et partenaires techniques et financiers tels que le réseau rural, l’ADIE et France active seront présents à cette rencontre pour présenter les différents accompagnements possibles pour réussir cette transition agro-écologique.

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