Guadeloupe. Cette année, la Protection Maternelle et Infantile a 50 ans

Dans le cadre de ses actions de politiques publiques de solidarités et de santé publique, le Conseil départemental de la Guadeloupe a célébré, mercredi 30 octobre, le 50e anniversaire de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), jalon majeur dans l’histoire du territoire.

Cet événement fort constitue un hommage à l’ensemble des acteurs de la filière de prise en charge et à cinq décennies d’engagement au service du bien-être des femmes enceintes, des jeunes enfants et des familles.

Le 2 novembre 1945, une ordonnance officialise la création des services de « Protection Maternelle et Infantile ». Celle-ci a pour objectif de protéger les femmes enceintes, les jeunes mamans ainsi que les enfants de 0 à 6 ans.

En Guadeloupe, avant la création de ce service qui n’a cessé de prendre de l’ampleur avec le transfert au Département, les mamans vivaient, souvent, au jour le jour quand il leur fallait élever leurs enfants, parfois 8 ou 10 bambins et adolescents en même temps. Alors, la mortalité était de 40/1 000 enfants naissant, elle est aujourd’hui de 10/1 000.

Ce que n’a pas manqué de rappeler le président Guy Losbar dans son intervention devant deux cents invités et membres des équipes des PMI.

Guy Losbar :

En Guadeloupe, la PMI joue depuis 50 ans un rôle essentiel de prévention, de suivi et d’accompagnement. Aujourd’hui, sa mission s’accomplie à travers trente-quatre Centres Locaux d’Action Sanitaire et Social (CLASS) répartis sur l’ensemble de l’archipel, notamment à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, Morne-à-l’Eau et Capesterre Belle-Eau.

Le Conseil départemental alloue près de 3 M€ à la PMI, par le biais de la Direction Enfance Famille Jeunesse (DEFJ) dont elle dépend, en fonction des priorités locales et des besoins identifiés chaque année.

Lucie Tetahiotupa, directrice de l’Enfance, la Famille et la Jeunesse au Conseil départemental :

La manifestation, qui a précédé à la résidence départementale l’ouverture d’un village PMI au Fort Fleur d’Epée, a été ouverte par Sabrina Roger, conseillère départementale, qui a introduit un film documentaire sur les 50 ans des PMI en Guadeloupe, avec des témoignages extraordinaires.

Plus tard, Delphine Tinval, socio-anthropologue, a fait une conférence : Rétrospective de 50 années de PMI en Guadeloupe.

Delphine Tinval, socio-anthropologue :

Le discours du président Guy Losbar

« C’est avec émotion et fierté que nous nous retrouvons afin de célébrer aujourd’hui le cinquantième anniversaire de la Protection Maternelle et Infantile en Guadeloupe.

Depuis 50 ans en effet, cette institution incarne le cœur même de notre solidarité et de notre engagement indéfectible pour la protection de la famille.

50 ans, c’est une date importante.

Il est rare qu’un service public puisse traverser ainsi les époques, en restant aussi indispensable et enraciné dans le quotidien de nos familles.

La PMI, c’est sacré. C’est la main tendue du Département vers les familles.

C’est ce lien de proximité, c’est cette chaîne humaine d’accompagnement et de soins, qui nous unit et qui nous rassemble autour d’un objectif commun : notre avenir et notre bien-être.

Aujourd’hui, je veux saluer chacun de vous – professionnels de la PMI, personnels soignants, travailleurs sociaux –qui continué de porter ce flambeau avec un dévouement qui force le respect.

Ce que vous accomplissez pour les mères, les jeunes enfants et les familles est tout simplement héroïque, et au nom du Conseil départemental, je vous en remercie du fond du cœur.

Il y a 50 ans, nos conditions de vie en Guadeloupe étaient bien différentes.

L’état sanitaire de notre archipel n’était pas le même.

Les mères et les enfants ne disposaient pas des mêmes soins que ceux d’aujourd’hui.

Les maladies infantiles étaient davantage répandues, dans un contexte de plus grande pauvreté. La lutte contre la mortalité infantile s’était ainsi imposée comme une priorité absolue, un combat vital pour notre société.

Dans les années 1960, c’est une génération de Guadeloupéens et de Guadeloupéennes partie se former, qui est revenue en Guadeloupe pour relever ce défi et se mettre au service de son territoire.

Je pense au Docteur Germaine Romana-Mompierre ou encore au Docteur Roberte Hamouzin-Metregiste, pionnières des camions de PMI en Guadeloupe, dont les équipes furent les premières à sillonner notre archipel pour faire reculer les maladies infectieuses.

Elles ont contribué à une révolution de notre système sanitaire.

Elles incarnaient une médecine de proximité et offraient aux familles, une lueur d’espoir, un bourgeon de foi, un brin d’humanité.

Elles offraient une prise en charge que les familles n’avaient jamais connue auparavant.

Ce geste de solidarité était bien plus qu’un acte de soin ; c’était un acte d’amour.

Dans les années 1980, l’action de la PMI s’est intensifiée pour lutter contre la mortalité péri-natale et pour assurer la protection de la mère et de l’enfant, avec des acteurs piliers.

Je pense notamment au Professeur Camille BERCHEL qui a posé les fondations du parcours d’accompagnement de la femme enceinte et à Pierre REINETTE, qui a assuré la procédure de décentralisation de cette compétence dans le cadre de la Collectivité départementale.

De 40 décès d’enfants pour 1000 naissances, nous sommes passés en 30 ans à 10 décès d’enfants pour 1000 naissances.

Aujourd’hui, nos enfants bénéficient de soins dès leur naissance, les campagnes de prévention et de vaccination sont devenues systématiques.

Mais toutes ces évolutions, tous ces progrès, nous les devons à votre engagement au sein de la PMI et des structures partenaires.

Les défis sont encore nombreux. Je le dis avec force : la santé et la protection des familles et des enfants constitue un enjeu majeur de notre plan de mandature 2021-2028.

En effet, la PMI doit continuer à se réinventer pour faire face aux inégalités sociales et géographiques qui persistent, pour assurer à chaque famille, qu’elle soit en ville ou dans les zones les plus reculés de notre archipel, le même accès aux soins et à la santé.

Nous savons que son avenir est celui d’un service toujours plus résilient, capable de répondre aux défis de notre société, à ses mutations, mais aussi à ses espoirs.

Elle continuera d’être ce phare, cette lumière qui éclaire le chemin de tant de familles guadeloupéennes. Elle est, et restera, l’un des plus beaux symboles de notre collectivité.

Alors, en ce jour d’anniversaire, c’est tout un territoire qui vous exprime sa reconnaissance.

À vous, sage-femmes, auxiliaires, éducatrices, puéricultrices, cadres de santé, pédiatres, infirmières, médecins, personnels techniques et administratifs, vous êtes les gardiens de cette promesse de solidarité et de soin, celle qui unit chaque enfant guadeloupéen à la grande famille de notre archipel.

Mesdames et messieurs,

La PMI, c’est un combat de tous les jours.

C’est une conquête guadeloupéenne !

Cette histoire incarne la capacité de notre peuple à se réunir pour quelque chose qui nous dépasse et qui nous transcende.

La puissance et la trajectoire de cette institution doit nous inspirer.

Ensemble, poursuivons ce chemin, ce combat pour une société plus juste, plus solidaire, où chaque enfant, chaque mère peut grandir dans la dignité et l’espoir.

Merci pour votre engagement et votre humanité. Que cet anniversaire nous permette d’ouvrir un nouveau chapitre sur la longue Histoire de la PMI pour les prochaines générations. »

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