Guadeloupe. Ce que veulent les soignants libéraux

Créé il y a une semaine, le collectif Lyannaj santé Gwadloup a tenu sa première conférence de presse, ce mardi 23 novembre, au Palais de la mutualité, à Pointe-à-Pitre, lieu symbolique dans la lutte sociale. Il s’agissait pour eux de se faire entendre, d’une même voix, sur leur détermination à faire respecter « leur liberté de ne pas se faire vacciner ».

Extrait du serment d’Hyppocrate.

Le collectif Lyannaj santé Gwadloup, présidé par Aubert Archimède, masseur-kinésithérapeute, réunit les professionnels de santé libéraux (médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens-dentistes, sage-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, pédicures, podologues…).

En plus d’être des soignants, ils ont en commun d’être opposés à l’obligation vaccinale et… d’être interdits d’exercer, faute d’avoir satisfait à l’obligation vaccinale.

Quelles solutions ?

L’Agence Régionale de Santé de Guadeloupe affiche un taux vaccination de 85.30 % pour les soignants libéraux. Le gouvernement, lui, reste inflexible sur l’obligation vaccinale. Dès lors, comment sortir de l’impasse ? « Il est possible de faire évoluer la loi », rappelle Saturnin Divialle, chirurgien-dentiste

« On espère que la raison l’emportera, surenchérit Marie-Line Faraux. Nous sommes face à un chantage, une menace qui sont inacceptables. Pendant deux ans, nous avons travaillé sans ce vaccin, y compris en juillet et en août face à la vague de contaminations sans précédent qu’a connue la Guadeloupe. Aujourd’hui, on nous traite d’incompétents qui mettraient la vie des patients en danger. Du jour au lendemain, on nous interdit d’exercer : c’est violent et vexatoire. Il faut que le gouvernement et ceux qui décident reviennent à la raison. »

Des milliers de Guadeloupéens en rupture de soins

Unanimement, les soignants rappellent que dès le début de la pandémie, ils ont fait face en appliquant un protocole sanitaire qui a permis d’éviter l’apparition de clusters au sein de leurs cabinets. Aujourd’hui, en dépit du traitement qui leur est infligé, ces professionnels de santé insistent surtout les conséquences de leur suspension sur la continuité des soins des patients. « Avec ces suspensions, ce sont des milliers de patients guadeloupéens qui ne peuvent pas recevoir de soins, rappelle le collectif. Les hôpitaux, en sous-effectif, renvoient les patients chez eux. Certains se tournent vers les soignants libéraux, mais avec les suspensions, beaucoup de cabinets sont fermés. Les patients sont en danger, livrés à eux-mêmes, sans solution de prise en charge. »

Vaccinés… « la mort dans l’âme »

Aubert Archimède a également évoqué les nombreux cas de soignants vaccinés sous la contrainte. « Depuis que nous avons créé le collectif, je reçois de nombreux appels de confrères vaccinés qui apportent leur solidarité à notre mouvement et avouent avoir pris le vaccin la mort dans l’âme, parce qu’ils n’acceptent pas cette obligation vaccinale. »

Associé au LKP et au collectif d’organisations syndicales, citoyennes, culturelles et politiques mobilisés contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, Lyannaj santé Gwadloup continuera de porter la voix des professionnels de santé libéraux.

Cécilia Larney

Annulation des suspensions, arrêt des pressions…

Ensemble, les professionnels de santé du Lyannaj santé Gwadloup réclament :

  • le retrait de toutes les décisions de suspension prononcées à l’encontre des professionnels de santé
  • le respect des droits des patients au libre choix de leurs praticiens comme le prévoit les dispositions spécifiques du Code de la santé publique
  • l’arrêt de toutes les pressions, intimidations et harcèlements pratiqués par les autorités de santé
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