Guadeloupe. Carnot, maître-ka, rejoint l’allée des « tanbouyés » à Petit-Canal

Inauguration du totem dédié à Carnot, maitre-ka, à Duval Petit-Canal

Le 11e anniversaire du Fondal-ka, à Duval (Petit-Canal), a été l’occasion d’inaugurer le totem dédié à une figure du gwo-ka, François Moléon Jernidier, dit Carnot (1919-1998).

Il manquait à l’appel. Le 11e anniversaire du Fondal-ka a offert l’occasion à la ville de Petit-Canal et au CIPN (Comité international des peuples noirs) de rehausser l’éclat de l’allée des « tanbouyés » en y intégrant le totem dédié à Carnot (François Moléon Jernidier, pour l’Etat civil). « Tanbouyé », chanteur, danseur de gwoka, Carnot a aussi donné de son énergie et de sa créativité à la danse et à la musique quadrille. « Makè » réputé pour sa technique de frappe, Carnot faisait la différence lors des soirées léwòz. « Tanbouyé » respecté, Carnot a exporté le gwoka hors de la Guadeloupe. À Porto Rico et dans l’Hexagone, notamment.

Dialogue de « tanbouyés »

Didier Jernidier (aux côtés de Jaklyn Jacqueray et Luc Reinette, du CIPN), s’est exprimé au nom des membres de sa famille.

Preuve qu’il n’y a pas de hasard dans les actes d’omission, Carnot fait désormais face à Marcel Lollia dit Vélo, un autre monument du gwo-ka. Ils peuvent allègrement dialoguer avec Chaben, Kristen Aigle, Antoine « Sopta », Ti Céleste, Sergius Geoffroy…

Ce samedi 23 septembre, le site de Duval vibrait pour Carnot. La journée Annou gloryé Carnot a vu la mise en place de nombreuses animations (ateliers, projections de vidéos, débats, hommages aux ancêtres…) qui se poursuivront jusqu’à tard dans la soirée.

À l’instar de Carnot qui a tendu la main à la nouvelle génération, la journée Annou gloryé Carnot a été placée sous le signe de la transmission, autour des musiques et danses qu’il a pratiquées.

« C’est un grand jour pour le site de Duval et il est important de passer le relais, confirme Jaklyn Jacqueray, présidente du CIPN. Les groupes qui se produisent, qu’il s’agisse de Tanbou Daubin, Nanou kadri, Fos é Tradisyon, Nouvelle génération ka, Sakitaw, Kamodjaka… sont accompagnées d’enfants. »

La communauté indienne a également mis en avant de jeunes intervenants (chant, tapou, matalon) pour l’hommage à Carnot.

« Lyannaj » autour des tambours

S’il est dédié à celles et ceux qui ont marqué la culture gwoka, le site de Duval, Village international du ka, des tambours et arts du Sud, a vocation à évoluer. En effet, si le tambour-ka y a naturellement trouvé sa place, l’objectif du CIPN et de la municipalité de Petit-Canal est que tous les tambours qui composent la culture guadeloupéenne y soient représentés. « D’ici l’année prochaine, le site de Duval accueillera les tambours indiens et kalinas pour bien symboliser le lyannaj de nos communautés », annonce Jaklyn Jacqueray.

À terme, il s’agira de faire de ce site culturel, patrimonial et touristique, un atout du développement économique.

Cécilia Larney

Des totems connectés

Blaise Mornal, maire de Petit-Canal.

Parmi les projets qui viendront enrichir – et moderniser – le site de Duval, la mise en place d’un QR Code pour chaque totem de l’allée des « tanbouyés ». Les visiteurs connectés pourront ainsi accéder à la biographie, mais aussi à la musique de ces hommes et femmes qui ont porté le gwoka. « Faire vivre le site de Duval est le fruit une volonté politique de porter la culture guadeloupéenne, particulièrement sur le territoire de Petit-Canal, carrefour de l’histoire, indique Blaise Mornal, chef d’édilité. Nous mettons les moyens à travers nos actions pour que l’œuvre des maîtres-ka puisse être transmise. »

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