Après un mois d’atermoiements, il semblerait que, ce lundi, la canne puisse être broyée à l’usine de Gardel. C’est du moins la teneur d’un courrier de Nicolas Philippot qui appelle les salariés à venir au travail.
Revenir sur les péripéties qui ont retardé le démarrage de la campagne cannière, avec la coupe de la canne et la production de sucre, serait rappeler qu’un collectif, regroupant des agriculteurs des Jeunes Agriculteurs de Guadeloupe, du Kolèktif des Agriculteurs, de l’UDCAG, rejoints par d’autres ont souhaité changer la donne cette année, aux approches de l’ouverture de la campagne.
Face à l’inflation, qui touche aussi l’achats de leurs intrants, mais aussi les prestations des opérateurs de coupe et des transporteurs de cannes, ces producteurs de cannes de différents bassins (Nord Basse-Terre, Grande-Terre) ont souhaité une révision du prix de la tonne de canne défini par un accord global en 2023. Ils ont aussi mis en cause la détermination du taux de sucre dans les cannes apportées aux balances, analysé par le CTCS. Le matériel, qui serait obsolète, leur volerait des pourcentages de sucre. Et, comme la canne est payée aussi à la teneur en sucre, ils expliquent qu’ils y perdent.
De même, mais là il semble qu’il y ait un consensus de l’ensemble des producteurs de cannes, ceux-ci veulent que l’usinier partage équitablement les revenus tirés de la bagasse vendue à Albioma, de la mélasse, vendue à l’usine de Bonne-Mère, de la vente de l’écume.
L’usinier a refusé, arguant que donner suite à la première revendication serait presque doubler le coût d’achat des cannes. Cependant, un compromis a été trouvé pour la bagasse, la mélasse et l’écume. L’usinier prendra en compte cette revendication.
De le même façon, il a été décidé qu’un audit serait fait pour ce qui concerne la détermination du taux de sucre dans les cannes afin de rende cette donnée plus conforme.
Sous l’égide du préfet et des deux présidents des grandes collectivités, des réunions se sont tenues, dont encore ces deux derniers jours, pour trouver une solution et démarrer officiellement la campagne. La proposition faite aux producteurs de canne est de travailler sur les différentes revendications et de se revoir, fin juin, pour prendre des décisions pérennes et équitable pour les producteurs comme pour l’usinier.
Entre le début des discussions et les dernières rencontres, les observateurs ont pu constater que les revendications premières du collectif du prix d’une tonne de cannes à 160 ou 200 euros, sont descendues à 120 euros, prix bloqué pendant trois ans, sans tenir compte du taux de sucre dans les cannes… Le prix de la tonne de canne est fixé actuellement à 109€ et dépend de la richesse saccharine.
Que dit l’usinier, qui s’adresse à son personnel qu’il avait mis en chômage technique faute de cannes à broyer ? « Un ordre de coupe a été lancé jeudi 21 mars au soir pour toute la Guadeloupe continentale. Cet ordre de coupe a été entendu et suivi par un grand nombre d’opérateurs et de planteurs.
Le flot de camion et de remorque s’est intensifié et nous nous attendons à avoir plus de 2000 tonnes de canne aujourd’hui (samedi) en fin de journée et au moins l’équivalent lundi 25 mars. Ainsi, nous nous retrouvons actuellement avec un tas de canne suffisant pour lancer nos moulins et démarrer la campagne sucrière.
C’est pourquoi nous sommes heureux de vous annoncer que la procédure de chômage partiel va être levée dès demain dimanche 24 mars 2024 et que toutes les équipes vont pouvoir retravailler normalement.
Dès demain dimanche 24 mars 2024, à 6 heures du matin, des équipes seront en place et nos moulins commenceront à broyer.
Vos responsables vont vous contacter pour vous communiquer vos horaires de travail et de quart. »