Guadeloupe. Canne : les producteurs mécontents donnent rendez-vous ce matin à Jarry

L’usine de Gardel, au Moule, est fermée sur décision du directeur général délégué, Nicolas Philippot : pas de cannes en vue, donc pas de portes ouvertes pour les accueillir. Des planteurs mécontents, réunis en Collectif, parleront à la presse ce matin à Jarry.

Ce matin, tandis que Nicolas Philippot recevra les syndicats et les représentants du personnel pour leur signifier qu’il met au chômage technique 251 personnes qui travaillent habituellement sur le site de Gardel, les membres du Collectif — Jeunes Agriculteurs Guadeloupe, Kolèktif des Agriculteurs, UDCAG — des producteurs mécontents du prix de la tonne de cannes vont se retrouver à Jarry.

Ils y tiendront, en milieu de matinée, une conférence de presse pour exposer leurs revendications.

Que veulent-ils ? Ils ont 11 revendications.

1/ Passage dès la récolte 2024 à un prix de la tonne de canne à 160 € minimum, sans augmentation des aides d’état pour une canne payée à la tonne en attendant une renégociation du protocole de réception saccharimétrique et de détermination de la richesse de la canne en fonction du sucre, de la mélasse et de la fibre produits.

2/ Prise en compte de la valeur des trois principaux produits que sont le sucre cristallisable, la mélasse (fructose et glucose) et la fibre (bagasse) dans la valeur de la tonne de canne à sucre.

3/ Indexation du prix d’achat de l’industriel (Gardel SA) sur le prix moyen du marché avec une renégociation avant chaque récolte.

4/ Un prix de la canne livrée qui assure un taux de marge minimale déterminé pour un Pol, un Brix, un taux de fibre et un rendement moyen sur les trois dernières années.

5/ Instauration d’un prix minimal d’achat de la canne subventionnée qui permette l’entretien des parcelles et le maintien de l’activité quelle que soit la qualité des cannes livrées, afin d’assurer la durabilité de la filière.

6/ Détermination annuelle du coût d’entretien d’une plantation de canne sur la base des prix des SICA et des opérateurs agricoles.

7/ Mise en place d’un dispositif de transparence des prix des industriels (production, coût de revient et bénéfice), des opérateurs et des SICA (marges sur les produits agricoles).

8/ Révision du protocole de réception saccharimétrique avec entre autres, une mise à jour du nombre d’échantillons par volume de canne livré, la mise à disposition des résultats dans l’heure et le suivi photographique du protocole pour contrôler les mauvais résultats.

9/ Mise en place d’une période de transition de trois ans maximum, afin de réviser le protocole de réception saccharimétrique et l’ensemble des instances et structures de la filière canne à sucre et de proposer des modes de fonctionnement éthiques, efficaces, durables et transparents. Durant cette période, le prix de la tonne de canne sera fixé mais ne dépendra pas de la Richesse Saccharine. Il sera réévalué avant chaque récolte et les prélèvements du CTCS seront toujours appliqués afin de redéfinir le mode de détermination de la richesse de la canne.

10/ Non-indexation des aides (nationale, européenne, régionale) sur la richesse de la canne à sucre. Les aides ne seront versées que sur la base des surfaces exploitées et des volumes de cannes livrées.

11/ Le reversement aux planteurs de l’intégralité de la part de prime bagasse indûment perçue par Gardel SA.

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