Guadeloupe. Canne : le préfet Lefort assure que la mise en œuvre des propositions sera rétroactive pour l’Etat

L’usine de Gardel n’est plus bloquée, le préfet de Région Xavier Lefort prêt à débloquer la situation figée depuis une semaine après une médiation du député Olivier Serva.
La campagne démarre demain, assure Whilem Monrose, du collectif des planteurs.

Le 1er avril 2023, un accord était trouvé entre Etat, Région, Département, syndicats de planteurs, usiniers, sur les prix de la tonne de canne. Prix différents entre continent et Marie-Galante. Les différentes parties en présence pensaient que la campagne cannière allait démarrer rapidement.

Cependant, des planteurs, à Marie-Galante d’abord puis en Guadeloupe ont manifesté leur mécontentement. Les prix n’étaient pas incitatifs…

Immédiatement, les Jeunes agriculteurs et des planteurs bloquaient l’accès de l’usine sucrière de Gardel, au Moule.

Dans le cadre de nouvelles négociations du prix de la tonne de canne et suite aux blocages entravant le début de la récolte 2023 le collectif des planteurs ainsi que les jeunes agriculteurs ont sollicité les députés de Guadeloupe Elie Califer, Olivier Serva, Max Mathiasin, Christian Baptiste, en tant que facilitateurs dans des négociations « devant permettre un début de récolte rapide profitable à toutes les parties. »

Olivier Serva a été mandaté par les trois autres députés de Guadeloupe pour participer à une rencontre jeudi 6 avril 2023. Le président de la chambre d’agriculture de Guadeloupe, Patrick Sellin, était présent.

Tout comme il était présent tout ce week-end pour tenter d’assurer une médiation.

Le préfet Xavier Lefort a rencontré Olivier Serva lundi.

Mardi matin, il a publié un communiqué relatif aux propositions du collectif des planteurs et des Jeunes agriculteurs.

« Ayant pris connaissance du protocole et après des échanges avec le député Serva », le préfet apporte « les précisions suivantes :

1 En cas d’accord sur les propositions, leur mise en œuvre sera rétroactive en ce qui concerne celles relevant de l’Etat pour la campagne 2023. En ce qui concerne celles relevant d’autres signataires de l’accord du 1er avril, cette rétroactivité sera recherchée dans toute la mesure du possible.

2 Les discussions avec l’ensemble des parties prenantes débuteront le 14 avril prochain, et seront conduites au plus tard avant la fin du mois de juillet.

3 Un vingtième point sera examiné dans le cadre des discussions et portera sur la demande de revalorisation du prix à la tonne. »

Wilhem Monrose, du collectif des planteurs, joint après la réception de cette information et l’ouverture de Gardel : « Jusqu’à présent, nous avions des assurance verbales. Là, nous avons un document du préfet, signé par lui, et nous avons une date pour discuter des propositions que nous avons faites. La campagne peut démarrer demain. Mais, sur les propositions, nous allons discuter pied à pied. Et en dehors de ces 19 points à discuter, ensuite, il faudra encore parler du prix de la tonne de canne. Nous ne pouvons pas en rester à ce prix qui a été donné. Nous estimons qu’il n’est pas possible à un planteur de s’en sortir en-dessous de 151 euros. »

Rappelons les propositions :

Dans le cadre de la convention ouverte dont les avenants doivent être finalisés au plus tard le 30 septembre et dont les effets sur le prix de la tonne de canne seront rétroactifs pour la récolte 2023, le collectif des planteurs et les JA (Jeunes Agriculteurs) acceptent de commencer la récolte aux conditions suivantes :

Proposition 1 : l’accord proposé prévoit une aide surfacique de 447€ se traduisant par un gain supplémentaire de 9€ par tonne de canne qui serait payé en 2024 soit n+1. Cela pose un problème de trésorerie aux planteurs qui demandent donc à être payés au plus tard en fin de récolte. Que cette aide de 9€ soit réévaluée dans le cadre de l’avenant à finaliser avant le 30 septembre 2023 au plus tard.

Proposition 2 : Dans les 60% d’avance sur l’AGP (Aide à la Garantie de Prix) il faudrait garantir 50% pour les planteurs, 50% pour la SICA.

Proposition 3 : Bagasse doit passer de 10/13 à 13/13.

Proposition 4 : Demander un audit sur la formation du coût de revient pour le planteur de production d’une tonne de canne. L’appel d’offre de cet audit sera validé par le collectif.

Proposition 5 : Concernant l’aide au maintien de l’activité sucrière d’un montant initial de 13 971 000 € ainsi que le complément d’aide nationale d’un montant 2 760 000 € prévu pour 750 000 tonnes de canne ; le collectif et les jeunes agriculteurs constatent que dans la convention les planteurs ont obtenu 2 760 000€, ils demandent à ce que ce montant soit porté à 8 000 000€

Proposition 6 : Le collectif souhaite être invité aux réunions de l’IGUACANNE quand il s’agit de discuter la convention canne. De plus, le collectif et les Jeunes agriculteurs demandent la réforme des statuts de l’IGUACANNE pour que toutes les familles soient mieux représentées.

Proposition 7 : Percevoir une quote-part sur la Mélasse
Proposition 8 : Renouveler le matériel du CTCS pour une mesure plus juste de la richesse saccharine avec une prise de gâteau plus importante.

Proposition 9 : Dans l’objectif d’améliorer les rendements de la production cannière en Guadeloupe, le collectif et les jeunes agriculteurs souhaitent que le département finance une étude des sols aboutissant à la constitution d’une banque de données des sols guadeloupéens.

Proposition 10 : les planteurs souhaitent que soit mandatée une entreprise privée pour contrôler la richesse saccharine afin de garantir plus de transparence.

Proposition 11 : Pour Marie-Galante, comme pour Gardel, nous demandons à ce que la SRMG (Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante) puisse participer à l’augmentation du prix de la tonne de canne pour les planteurs.

Proposition 12 : Toute pesée de la canne doit être analysée.

Proposition 13 : Le collectif et les Jeunes Agriculteurs demandent à ce que le KU soit appliqué en Guadeloupe continentale pour la récolte 2023 et que le KM soit maintenu à Marie-Galante.

Proposition 14: Comme prévu depuis l’année 2000, le collectif et les Jeunes Agriculteurs demandent l’ouverture du capital de Gardel aux planteurs.

Proposition 15 : Le collectif et les jeunes agriculteurs demandent une revalorisation du prix de la tonne à 6.21€ correspondant à la production de sucres spéciaux par l’usine vendu plus cher.

Proposition 16 : Le collectif et les jeunes agriculteurs demandent une revalorisation de la prime bagasse en relation avec la performance énergétique de l’usine en lien avec ALBIOMA.

Proposition 17 : Du fait de la production d’oxygène engendrée par la culture de la canne, le collectif et les jeunes agriculteurs veulent bénéficier d’une partie de la taxe carbone touchée par l’Etat.

Proposition 18 : Le collectif et les jeunes agriculteurs demandent à ce que la Région Guadeloupe s’engage à augmenter la prime balance sans limitation de tonnage.

Proposition 19 : Le collectif et les jeunes agriculteurs demandent l’abandon de toutes les poursuites liées au blocage de l’usine.

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