Depuis un mois, les planteurs attendent que l’on transporte leur canne à l’usine. Depuis un mois, la sécheresse a brûlé des cannes. Depuis un mois, la canne a perdu en sucre. Depuis un mois tout était bloqué, chacun restant sur ses positions. Et puis, en quelques heures, la Région Guadeloupe a permis aux partenaires de trouver un terrain d’entente.
Représentants de planteurs, usine Gardel, et opérateurs de récolte se sont réunis, mercredi matin, à l’Espace régional du Raizet, aux Abymes, à l’initiative de la Région Guadeloupe.
Là les attendaient Jean-Marie Hubert, premier vice-président de la Région, un spécialiste de l’agriculture, et Patrick Dollin, président de la Commission Économie verte.
Débats houleux, chacun souhaitant laisser le moins de plumes dans cette affaire.
Les entreprises de coupe et de transport étaient restés à une augmentation de 3,60€ par tonne, revue à 3,45€, en déduisant la baisse de 15 centimes par litre de carburant, prime promise par l’Etat à partir du 1er avril. De leur côté les planteurs, qui doivent faire face à d’importants surcoûts de production, résistaient en arguant qu’ils sont déjà pris à la gorge par les augmentations en cours et à venir des intrants. L’usinier souhaitait que les discussions avancent afin de pouvoir démarrer la coupe, donc le broyage et la production de sucre. Sans y laisser trop de plumes.
La Région Guadeloupe emportait le morceau, mettant tout le monde d’accord, en déposant sur la table une enveloppe de plus de 300 000 euros, pour faire droit à sa mission qui est aussi celle d’impulser l’économie locale.
Dernier à parler avant de demander à chacun s’il était d’accord sur les termes de l’accord, sur un démarrage de la coupe et de la campagne vendredi, Jean-Marie Hubert ne cachait pas sa satisfaction.
La revaliorisation de ka grille tarifaire de récolte de 3 euros par tonne a été actée pur la campagne 2022. La répartition retenue pour la prise en charge de cette revalorisation se décline comme suit :
60 centimes d’euro par tonne de la Région
1 euro par tonne venant du planteur
1 euro par tonne de l’usinier
40 centimes pris en charge par les opérateurs.
La revalorisation est donc de 2,60 euros par tonne coupée.
Sur sollicitation de l’Iguacanne, l’Etat mobilisera dès le début de la campagne une partie du reliquat de l’AGP (Aide à la garantie au prix).
Ce montant sera versé à la tonne de canne pour chaque quatorzaine.
André-Jean VIDAL
Jean-Marie-Hubert, premier vice-président de la Région Guadeloupe :
Satisfaction partagée, après un mois de discussions acharnées, par les autres partenaires. Notamment par le responsable des établissements de travaux agricoles (ETA) de la Basse-Terre, M. Magdeleine :
Qu’en dit l’usinier ? Le patron de Gardel SA est lui aussi satisfait : la coupe commence, le broyage, la production de sucre. Un mois de retard, mais…
Patrick Dollin était l’un des interlocuteurs régionaux dans ces négociations. La Région Guadeloupe, dit-il, a joué pleinement son rôle de facilitateur. De plus, elle a mis un peu plus de 300 000 euros pour huiler les rouages. C’est le rôle de la Région de faciliter les relations entre partenaires économiques d’une filière essentielle. Elle joue ce rôle pleinement.
Patrick Dollin, président de la Commission Economie Verte de la Région :
Le protocole signé de toutes les parties :