Guadeloupe. Canne : « Comment les sommes indûment perçues par l’industriel vont-elle être remises aux producteurs ? »

Dimanche, les producteurs de cannes affiliés au collectif Jeunes Agriculteurs de Guadeloupe, Kolèktif des Agriculteurs, UDCAG, ont rejeté les conclusions de la réunion d’apaisement de vendredi entre le préfet de Région Xavier Lefort, les président du Conseil régional, Ary Chalus, et du Conseil départemental, Guy Losbar.

Pourquoi ? Il l’expliquent ici. Ils maintiennent leur volonté, si rien n’est fait, de boucler les accès à Gardel, demain mardi matin. Ils rajoutent à leurs revendications le remboursement aux producteurs de cannes par l’usinier des sommes perçues, « indûment » disent-ils, au fil des années… Sans doute plusieurs centaines de millions d’euros…

« Le Kolektif tient à préciser que la prime bagasse est comprise entre 14,50 et 17,50 €/tonne en fonction du taux de fibre de la canne et est une aide et non une rémunération de la bagasse. Remettre 1/13 de cette prime au producteur de bagasse c’est-a-dire le producteur de canne n’est en rien une avancée. La question qui doit se poser est comment les sommes indûment perçues par l’industriel depuis des années vont être remises aux producteurs.

Le kolektif s’étonne que le dernier treizième de la prime bagasse soit encore alloué au CTCS. Sa mauvaise gestion impacte directement l’évaluation de la richesse saccharine des producteurs et conduit à une baisse de leurs revenus avec entre autres les broyeurs qui chauffent et détériorent le saccharose sur lequel le producteur est payé.

Les producteurs de canne n’ont plus aucune confiance en cette organisation qui se voulait paritaire et exige de ne plus tenir compte de la richesse saccharine pour le payement de leur canne le temps de définir un protocole de réception des cannes qui tiennent compte de la valeur de tous les coproduits de la canne.

Actuellement en livrant la canne, les producteurs ne sont payés que sur le sucre cristallisable (utilisé pour produire du sucre en vrac) alors que l’usine produit en plus du sucre en vrac, des sucres spéciaux, de la mélasse, du rhum, de la bagasse, de l’écume, etc.

Le Kolektif salue malgré tout la volonté de ses trois institutions de mettre en place des comités de suivi et espère qu’ils auront tous les moyens pour agir au mieux pour la filière canne et investiguer les nombreux dysfonctionnements évoqués à la fois au cours des rencontres avec le Kolektif et dans sa liste de revendications.

Par contre, si lesdites institutions sont décidées à vraiment apporter leur soutien aux producteurs de canne de la Guadeloupe, il serait bon qu’elles s’engagent par écrit à suspendre la convention canne 2023 – 2028. Car s’il est proclamé par bien des acteurs de la filière canne que la convention n’est pas figée et qu’il y a des clauses de revoyure ces informations ne figurent pas dans ladite convention.

Quant au lancement de la campagne sucrière en Guadeloupe proprement dite, elle est directement liée à la volonté ou pas de Gardel de réévaluer sa participation dans le prix de la tonne de canne, en permettant de passer à un prix fixe de la canne à la tonne sans tenir compte de la richesse saccharine. »

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