Guadeloupe. Canal + et la Région poussent le cinéma

Chaque année à la même époque, Canal + Antilles et Guyane et la Région Guadeloupe se réunissent — l’an passé c’était au lycée de Pointe-Noire o il y a une section audiovisuelle dynamique, cette année c’était au Café Papier à Jarry — pour désigner les lauréats du Fonds de soutien à la production audiovisuelle de Guadeloupe. Un grand moment puisque c’est celui où l’on connait les talents de réalisation justement récompensés.

Bailleurs de fonds et lauréats pur cette 4e édition.

Jean-Claude Nelson, président de la Commission Culture, et Benjamin Belle, directeur général Canal + Antilles et Guyane, présidaient cette cérémonie bien informelle, assistés de Gilda Gonfier, directrice de la Culture à la Région, et Muriel Hilaire, comédienne née à Basse-Terre — elle a tourné avec Morgan Freeman, aux Etats-Unis où elle est installée, le film doit sortir prochainement — et de passage.

Gilda Gonfier, Jean-Claude Nelson, Benjamin Belle et Muriel Hilaite.

Un petit rappel des lauréats de la précédente édition, dont certains travaillent actuellement sur le tournage de leur futur chef-d’œuvre, et des nouvelles sur ceux qui, lauréats des précédentes éditions, vont sortir leur documentaire cette année 2022.

Le 4e Pouvoir en Guadeloupe (médias et pouvoir en pays colonisé), de Dimitri Zandronis, est en tournage. Il devrait sortir d’ici la fin de l’année.

Siméon René, de Guy Gabon, rebaptisé La terre en héritage, est au montage. Akajasor, de Fabrice Bouckat est en cours de tournage. Les passagers du pont, de Mariette Monpierre est en cours de montage.

Christine Vial-Collet

Christine Vial-Collet, présidente du Syndicat des producteurs indépendants de cinéma et d’audiovisuel de Guadeloupe, est appelée à lancer une série de discours.

« Produire, rappelle-t-elle, c’est prendre des risques en permanence. C’est engager avec passion. C’est accompagner les auteurs dans leur processus de création, trouver des financements, les moyens techniques et artistiques pour faire naître un film. » 

Il y a ce côté culturel, indéniable, mais il y a aussi le côté économique puisque, comme le rappelle Christine Vial-Collet, « il s’agit aussi d’une formidable opportunité de développement économique. Il y a des emplois mais aussi des activités économiques à côté du côté technique, tournage. Je pense aux métiers comme électricien, menuisier, etc. Tous ces métiers artisanaux qui permettent de créer le décor, de soutenir l’équipe technique du film. »

Si elle reconnaît le soutien réalisé par la Région et canal + pour faire grandir cette filière, travail qui a permis de créer des dizaines d’œuvres au fil des années, elle pense que le potentiel de développement est encore immense.

Après Benjamin Belle, qui a dit son plaisir et celui de Canal + Antilles et Guyane de soutenir la création cinématographique, rappelé que son média est toujours aux côtés des territoires, qu’il y a une nouvelle chaîne, Canal + Outre-mer créée pour magnifier cette collaboration entre les régions et Canal +, la parole était à Jean-Claude Nelson, représentant d’un bailleur de fonds incontournable.

Benjamin Belle, directeur général Canal + Antilles et Guyane :

Le travail de fond réalisé ces dernières années par la Région Guadeloupe pour soutenir, impulser le développement d’une industrie cinématographique en Guadeloupe, n’est pas négligeable. Depuis 2017, s’appuyant sur la Convention CNC-Région puis le Protocole Canal+-Région, 25 projets ont été soutenus, avec une sortie au bout 2 ou 3 ans depuis le moment où l’aide a été consentie.

Depuis 2016, 6,2 millions d’euros ont été consacrés à l’industrie cinématographie, entre la formation, le soutien à l’écriture, à la réalisation. 43 films, documentaires, séries ont été soutenus.

Cette année, le rachat et l’aménagement de l’ancien cinéma Rex, à Pointe-à-Pitre, « pour donner un toit aux professionnels de la filière » est le signe que l’intérêt pour ce secteur ne se ralentit pas.

« Que voulons nous ? demandait Jean-Claude Nelson. Plus de films et plus régulièrement. En souhaitant que Canal+ augmente sa participation ! »

Jean-Claude Nelson, président de la Commission Culture et la Région :

Six lauréats pour cette 4e édition

Obésité, l’insoutenable quête de légèreté, de Steve et Stéphanie James, dont Stéphanie a parlé avec passion, accompagnée de son époux réalisateur et d’une amie médecin, Christiane Adolphe, qui connaît parfaitement la problématique et est partie prenante du projet.

Ola ou ké viv démen ? Histoire de l’architecture de Guadeloupe, de Charlène Raverat. Un jeune architecte revisite les différents type architecturaux de l’archipel. Il s’interroge sur le type d’habitat, demain, dans une Caraïbe soumise aux changements climatiques.

Mélé, de Caroline Bourgine, traduit en image les dérives de notre société livrée aux tentations. Un jeune sans argent, qui a fait un enfant à sa copine, ne sait plus quoi faire. Un boss lui confie une arme…

33 tours. Steevy découvre un vinyle qui est le déclencheur de sensations étranges : il revit certains moments de sa vie musicale et décide de donner un autre cours à sa destinée.

Les magmas, de Caroline Bourgine. C’est 1976, la fuite devant l’éruption à épisodes de la Soufrière. Un moment de histoire de la Guadeloupe qui a changé radicalement sa destinée économique, sociologique, politique.

Le Corps de la ville, de Nicolas Habas. Huit chorégraphes et danseurs guadeloupéens investissent les espaces emblématiques des villes de l’archipel… Une histoire poétique.

André-Jean VIDAL

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