Ils sont en colère et le disent sans langue de bois. Les commerçants pointois dont les entreprises ont été défoncées à coups de tracto-pelle, les vitrines pillées, le monde économique tout entier, qui, pendant plus de 24 heures, a été privé d’énergie électrique. Les pertes sont considérables. « Il faudra indemniser ! », a dit Patrick Vial-Collet, président de la CCI IG.
Cette nuit une dizaine de magasins de toutes tailles ont été vandalisés, pillés, dont Super U, l’agence de la BRED, rue Légitimus, des commerces au cœur de Pointe-à-Pitre. Cette nuit, c’était pour les uns chariots remplis de denrées diverses, pour les autres, poches pleines de bijoux et de téléphones portables dernière génération.
Elle retient ses larmes : Carole Venutolo est la cantatrice que l’on sait, à la voix d’or. C’est aussi un membre de la famille Venutolo qui a été sinistrée cette nuit par la destruction et le pillage de deux magasins. Carole Venutolo laisse éclater sa colère. Elle ne mâche pas ses mots.
Carole Venutolo :
Ils ont tenu une conférence de presse devant la bijouterie de la famille Venutolo, vieille famille pointoise, à dix mètres d’une autre bijouterie qui appartient à un parent. Les deux bijouteries, mais encore une dizaine d’autres magasins, bijouteries et marchands de téléphones portables, un supermarché ,ont été pris d’assaut et dépouillés cette nuit, entre trois et quatre heures.
« Ils sont venus avec un tracto-pelle, ont traversé la ville à 2 km à l’heure, se sont baladés entre la rue Frébault et la rue de Nozières sans que les forces de l’ordre interviennent. Ils sont venus plus tard. Il ne restait que le tracto-pelle… »
L’accusation est grave, mais elle met en relief le nombre de fonctionnaires de police en activité à un temps T, celui d’un couvre-feu dont se sont moqués les pillards de cette nuit, mais aussi ceux qui ont enflammé des barrages un peu de partout sur le territoire de Pinte-à-Pitre et des Abymes.
Ary Chalus indique, en fin de matinée, qu’il manque en Guadeloupe « 180 policiers. »
Mais, rue Frébault où ils se sont réunis pour parler aux médias, Patrick Vial Collet, président de la CCI IG, Victor Venutolo, commerçant pointois sinistré, Carole Venutolo, dont les magasins appartenant aux siens ont été ravagé, d’autres encore, la colère est grande. Colère contre ceux qui sont à l’origine du Black Out, colère pour ce qui s’est passé hier et cette nuit, colère contre les autorités.
« Nous allons demander réparation des préjudices subis ! »
Patrick Vial-Collet, président de la CCI IG :
Victor Venutolo est membre de la CCI IG, commerçant pointois de toujours, très soucieux de la situation. Il n’admet pas la grève qui à EDF PEI, qui « est cause de tout ce qui s’est passé cette nuit ». Il n’admet pas plus que l’on puisse, « en période de couvre-feu, laisser un tracto-pelle traverser Pointe-à-Pitre, casser des devantures de magasins, que des gens aient pu entrer dans ces magasins et se servir avant de disparaître… »
« Ceux qui sont pillés, ce ne sont pas des chefs d’entreprises du CAC 40, avec des yachts, ce sont des petits commerçants… »
Il n’admet pas non plus que « les élus ne soient pas là, avec nous, pour témoigner de leur soutien. »
Il désigne trois jeunes femmes qui sont derrière lui devant la bijouterie éventrée.
« Voilà les victimes de ce qui s’est passé cette nuit. Ces trois femmes, salariées de la bijouterie, qui vont se retrouver au chômage le temps que le magasin soit reconstruit. C’est la deuxième fois qu’on s’en prend à ce magasin, l’autre fois c’était en 2021. Les mêmes ont recommencé et ont cassé, pillé, ici et ailleurs, sans que l’on prenne les mesures nécessaires pour faire cesser ce scandale. »
Victor Venutolo, commerçant sinistré :
Loïc Martol est conseiller municipal d’opposition. Ce n’est pas le moment de faire de la politique mais de témoigner un soutien indéfectible aux commerçants pointois, aux Guadeloupéens victimes d’un Black Out incompréhensible, d’une nuit de pillage insupportable.
Loïc Martol :