Question épineuse en Guadeloupe, l’eau était au programme de la deuxième journée de visite sur le terrain de Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’écologie, ce jeudi 15 juin.
Sur les hauteurs de Petit-Bourg, au quartier de Clède, la secrétaire d’Etat à l’écologie a pu constater l’état d’avancement des travaux conformément à la feuille de route établie pour le secteur de Petit-Bourg, sur un chantier dont la Région Guadeloupe assure la maîtrise d’ouvrage.
Prioritairement, les équipes interviennent sur deux axes : réduire les déperditions d’eau potable sur le réseau en intervenant particulièrement sur les zones importantes de fuites d’eau et renouveler les canalisations.
Réception des travaux de Clède/Petit-Bourg, en juillet
« L’accès à l’eau potable est une priorité pour le gouvernement, a indiqué Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’écologie. Avec cette nouvelle gouvernance extrêmement concrète de la Région, du Département, de l’Etat, et des EPCI qui sont associés pour amener les financements nécessaires, un travail très fin est réalisé par les équipes pour identifier et renouveler les canalisations les plus vétustes. L’Etat accompagne cet effort pour permettre aux Guadeloupéens de retrouver un accès à l’eau potable dans de bonnes conditions et éviter les tours d’eau qui sont difficiles à vivre au quotidien. Ensuite, nous nous attaquerons à l’assainissement avec la mise en conformité de certaines usines. »
Dans le secteur de Clède/Fougère/Poulinga (Petit-Bourg), après une phase d’études débutées en août 2022, les travaux ont démarré fin mars 2023 et devraient se poursuivre jusqu’à la fin du mois de juillet.
Lutter contre les fuites d’eau
Identifiée comme une zone de fuites d’eau importante, après l’intervention des équipes, ce secteur devrait permettre une nette amélioration de la distribution en eau potable. Une opération co-financée par l’Europe et la Région Guadeloupe pour un montant de 1 193 500 euros.
La lutte contre les perditions d’eau mobilisera les équipes d’interventions pendant 5 ans pour un montant global de 25 millions d’euros financés en partie par l’Etat (via l’Office français de la biodiversité), l’Europe et la Région Guadeloupe. « Sur le total de 7 000 fuites par an à réparer, nous en sommes à 2000 fuites. Au rythme de 24 fuites par jour pour l’ensemble du territoire guadeloupéen, le chantier avance bien », confirme Gérald Negraud, directeur général adjoint en charge des services techniques du SMGEAG.
Le deuxième axe d’intervention concerne le remplacement des canalisations, soit 170 kilomètres de canalisations qui être remplacées sur l’ensemble du territoire.
Un effort financier commun Etat, Région, Département
Président du SMGEAG, Jean-Louis Francisque a dit sa satisfaction. « En 2021, la situation était catastrophique, rappelle-t-il. Aujourd’hui, des familles souffrent encore de ce manque d’eau, mais notre satisfaction se mesure à travers les travaux réalisés dans les communes de Guadeloupe. Dans quelques mois, nous pourrons satisfaire encore plus de foyers ! Avec la Région, le Département et l’Etat à nos côtés, la Guadeloupe peut nous faire confiance sur ce sujet ! »
Avec des apports financiers de l’Etat, de la Région Guadeloupe, du Département et du SMGEAG, pour les 5 prochaines années, le programme pluriannuel d’investissements prévoit un budget de 192 millions d’euros pour l’eau potable et 178 millions pour l’assainissement des eaux usées.
Cécilia Larney
Ary Chalus : « De nouvelles fuites tous les jours »
Présent aux côtés de la secrétaire d’Etat à l’écologie lors de la visite de chantier, à Clède/Petit-Bourg, dont la Région Guadeloupe assure la maîtrise d’ouvrage à hauteur de 1.3 millions de travaux, le président Ary Chalus a rappelé l’engagement de la Région sur le dossier de l’eau, avec les autres partenaires. « Depuis 2018, 60 millions ont été investis. Grâce au contrat signé avec l’Etat, la Région, le Département, le SMGEAG, les choses avancent, mais nous découvrons des fuites tous les jours, sur les routes de campagne, nationales, départementales. Plus on répare, plus il y a de casse parce que l’eau arrive avec beaucoup de pression. D’ici 3 ans, il y aura une nette amélioration sur le réseau d’eau et d’assainissement en Guadeloupe. »
Guy Losbar : « Dans deux ans, plus de tours d’eau »
« L’objectif, poursuit Guy Losbar, président du Département, qui a rappelé l’effort important de sa collectivité pour soutenir les travaux de réhabilitation des réseaux d’eau dans l’archipel, est que, dans deux ans, avec la réparation des fuites sur le réseau, il n’y ait plus de tours d’eau et que, dans 4 ans, le problème de l’eau soit réglé sur le territoire ce qui nécessite un plan de financement de 390 millions. »