« Ces gars-là eux, ils ne sont pas venus pour servir, Badi Faddoul et XXX, ils sont venus pour se servir… » Cette accusation, qu’il estime diffamatoire, a fondé Badi Faddoul, commerçant pointois, conseiller municipal de Pointe-à-Pitre, élu à la Chambre de Commerce et d’Industrie des Iles de Guadeloupe, et président de la commission des relations avec les Collectivités et les Administrations, membre du Conseil de Surveillance de Guadeloupe Port Caraïbes, de déposer plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction près le tribunal judiciaire de Paris contre Harry Jawad Durimel, maire de Pointe-à-Pitre.
Que s’est-il passé ? On sait que Me Durimel, quand il a souhaité candidater pour la mairie de Pointe-à-Pitre, s’est appuyé sur certaines familles et certains groupes influents de la ville qu’il souhaitait conquérir. C’est tout à fait légitime. Parmi ses colistiers, il y avait Badi Faddoul, fils de vieille famille pointoise honorablement connue.
Badi Faddoul est devenu conseiller municipal une fois la liste élue en 2020.
Pourtant, en 2022, Badi Faddoul quitte la majorité municipale et s’oppose à l’action mise en œuvre par le maire de la villle.
Un message vocal a été diffusé sur plusieurs groupe WhatsApp le 18 avril 2024, dans lequel le maire de Pointe-à-Pitre s’adressait aux habitants de cette ville, et au cours duquel il tenait plusieurs propos estimés diffamatoires à l’encontre de Badi Faddoul, mis en cause en sa qualité d’élu.
Cet enregistrement audio a été diffusé sur différentes plateformes en ligne, notamment sur YouTube, puis repris, partagé, etc.
Dans cet enregistrement audio, Harry Durimel accuse Badi Faddoul d’une part de ne pas agir dans l’intérêt des habitants de Pointe-à-Pitre et de contrevenir ainsi à son devoir d’élu, mais l’accuse également d’user de son mandat, afin de se servir lui-même et de ce fait détourner les biens et deniers publics. Ce qui porterait gravement atteinte à l’honneur et à la réputation de ce dernier et lui causerait un grave préjudice. En fait, on l’accuse publiquement d’avoir commis une grave infraction pénale.
Dans son dépôt de plainte avec constitution de partie civile, l’avocat de Badi Faddoul relève que celui-ci est nommément cité dans l’audio objet du litige, que c’est de la diffamation publique puisque M. Durimel s’adresse « aux Pointois », donc à ses administrés. L’avocat reconnaît que si les propos ont été tenus, il n’y a pas de preuve que M. Durimel souhaitait les voir diffuser. Sauf que, le même jour, M. Durimel a diffusé sur des groupes WhatsApp ainsi que sur plusieurs réseaux sociaux l’enregistrement vocal en question. L’avocat demande que M. Durimel soit interrogé sur ce point.
Que dit-il ? « Ces gars-là eux, ils ne sont pas venus pour servir, Badi Faddoul et XXX, ils sont venus pour se servir et j’ai la preuve de ce que je dis, qu’ils m’attaquent en diffamation et ils vont trembler, car j’ai leurs mails, j’ai leurs propositions malhonnêtes auxquelles j’ai donné dos, que j’ai refusé de suivre. Depuis, ces messieurs ont entamé une campagne de déstabilisation contre moi. »
« Une telle allégation porte nécessairement atteinte à l’honneur et à la considération de Monsieur Badi Faddoul en ce qu’elle lui impute la commission d’une infraction pénale et, à tout le moins, un comportement unanimement réprouvé par la morale commune », explique l’avocat dans son dépôt de plainte.
Il ajoute : « Seule une décision de justice peut réparer l’atteinte considérable à l’honneur et à la considération de Monsicur Badi Faddoul, qui n’est ni plus ni moins, accusé de s’être rendu coupable de fait de détournement de fonds, en usant à cette fin, de sa qualité d’élu. »
L’affaire est désormais entre les mains de la justice.