Réunis en colloque, ce mercredi 26 avril, les professionnels de santé ont évalué le chemin parcouru et les étapes à mettre en place pour développer la filière thrombectomie au CHU de Guadeloupe.
Le 22 mars 2022 a marqué une date importante pour le traitement de l’AVC au CHU de Guadeloupe. Traitement consistant à évacuer un caillot d’une artère cérébrale, la thrombectomie n’était jusqu’alors pratiquée qu’en Martinique, ce qui supposait un transfert des patients victimes d’AVC ischémique vers l’île voisine. Quand on sait qu’en cas d’AVC, le temps est précieux, les pertes de chances sont réelles…
Grâce à une convention entre le CHU, l’ARS de Guadeloupe et la Société française de neuroradiologie (SFNR), le traitement par thrombectomie de l’AVC est effectué par des experts en mission en Guadeloupe.
45 patients traités par thrombectomie
Un an après le début de cette collaboration, les professionnels de santé étaient réunis, à La Créole Beach (Le Gosier), mercredi 26 avril, pour un bilan, en présence notamment d’Eric Guyader, directeur général du CHU de Guadeloupe, et de Laurent Legendart, directeur général de l’ARS. En un an, 45 personnes ont été traitées par thrombectomie au CHU de Guadeloupe.
« C’est un démarrage comparable à d’autres centres en métropole », constate le Professeur Romain Bourcier, neuroradiologue interventionnel du CHU de Nantes, qui a effectué les premières thrombectomies en Guadeloupe. Cette filière n’inclut aucune personne formée en Guadeloupe : il y a des candidats qu’on espère former à terme. »
Un équipement performant
Le traitement par thrombectomie continue d’être pratiqué en Guadeloupe par des experts qui viennent de l’Hexagone pour des périodes de deux à trois semaines.
En février, le CHU de Guadeloupe a mis en service un équipement performant pour la neuroradiologie. « Il y a un très bel outil de travail, constate le Pr Bourcier. Maintenant, il faut les moyens pour avoir les médecins sur place. »
Sur un territoire où l’AVC est une préoccupation majeure, une meilleure information du grand public sur l’AVC et la nécessité « d’agir vite, dès les premiers signes de l’AVC » ont été soulignées parmi les points à améliorer.
« Parallèlement, nous devons aussi optimiser le parcours intra-hospitalier dès l’arrivée du patient dans l’hôpital jusqu’à son traitement. Il faut aussi que la convention, nécessaire à la pratique de la thrombectomie, soit soutenue par le CHU et l’ARS pour que la filière se pérennise, et qu’on forme des professionnels de Guadeloupe. »
Cécilia Larney