Rencontrer les candidats aux régionales, construire, mais avec tous les Guadeloupéens. Il semble que le président Ary Chalus ait décidé de fendre l’armure.
Préconiser le travail en équipe, on s’en souvient, a été l’un des engagements de campagne du président de Région Ary Chalus depuis son élection en 2015. On dit souvent que les engagements de campagne sont faits pour être oubliés une fois élu…
Cependant, sur les hauteurs de Desmarais, à Basse-Terre, il semble qu’il y ait des choses qui se passent… L’engagement de travailler en équipe a été renouvelé pour la deuxième mandature d’Ary Chalus. Celui-ci se concrétise depuis le 4 avril, moins d’un an après son élection, par la réception des candidats aux dernières régionales de 2021.
Moment d’autant plus intéressant pour les observateurs politiques que la plupart des personnes invitées par le président Chalus ne l’ont pas épargné pendant la campagne, continuent de ne pas l’épargner et le feront sans doute encore demain et la semaine d’après.
Mais, l’objectif de ces rencontres n’est pas de se faire des câlins mais d’échanger, de faire des propositions et de mener à bien des projets répondant à l’intérêt de tous, autour de problématiques liées à la crise sociale, sanitaire, la vie chère, le pouvoir d’achat, le prix du carburant ou encore les problématiques liées à la jeunesse.
Le député Max Mathiasin, le fondateur du CIPPA, Alain plaisir, celui de Sentinelle Guadeloupe, Eric Coriolan, la représentante du LR, Sonia Petro, les socialistes Olivier Nicolas, Jules Otto, Isabelle Jean-François sont les premiers reçus, d’autres viendront.
« Par la suite, l’ambition est d’étendre ces entretiens aux autres partis et mouvements politiques de l’archipel afin de nourrir le pluralisme des idées pour la mise en cohérence et l’efficience des politiques publiques », a fait savoir le président Chalus.
A l’issue de ces rencontres, l’exécutif régional devrait proposer, avec leur accord, la mise en place d’une commission ad hoc extra-régionale pour poursuivre ces échanges régulièrement et « construire, avec tous, la Guadeloupe de demain », comme le souhaite le président de Région.
André-Jean VIDAL
Ils ont dit
« Un dialogue bienvenu »
Olivier Nicolas, Premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste, a dit tout le bien qu’il pensait de cette démarche constructive.
« La Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste a répondu favorablement à l’invitation du président du Conseil régional, Ary Chalus, à une rencontre d’échanges sur la situation politique, économique, sociale et sanitaire. Le Premier secrétaire fédéral Olivier Nicolas, avec Jules Otto et Isabelle Jean-François, membres de la direction fédérale, ont ainsi été reçus jeudi 7 avril à l’Hôtel de région à Basse-Terre pour un dialogue bienvenu entre l’exécutif et les forces politiques.
Nous avons mis à profit cet échange, qui s’est déroulé dans une atmosphère cordiale et constructive, pour appeler l’exécutif régional à une action plus vigoureuse en matière de lutte contre la vie chère dans un contexte de flambée des prix des carburants, des produits de première nécessité et des matériaux de construction.
Nous avons pris acte du choix du président de Région de ne pas amplifier la baisse de 15 centimes d’euros le litre des prix à la pompe décidée par le Gouvernement et de sa volonté de continuer à procéder par des aides ciblées vers certains secteurs économiques. Mais, nous socialistes avons plaidé pour que la Région relance le projet « ZOBAN » initié en 2013 par la Région Guadeloupe avec les associations de consommateurs, dont le développement prévoyait la création d’une application permettant de comparer en temps réel les prix pratiqués en Guadeloupe sur une très large variété de références produits.
Au-delà de son intérêt pour mieux informer les consommateurs, ce comparateur devait permettre de mieux identifier les segments de marché avec des prix manifestement abusifs. Il devait aussi éclairer la Région dans une stratégie de saisine de l’Autorité de la concurrence afin de participer de manière active à la régulation de nos économies. Dans le contexte actuel, un tel outil apparaît plus que jamais nécessaire et les socialistes demandent sa réactualisation dans le cadre d’un véritable plan de lutte contre la vie chère qu’ils sont prêts à alimenter par leurs propositions.
Dans le cours des échanges, la Fédération socialiste a aussi mis l’accent sur la situation des services publics en Guadeloupe en affirmant que les défaillances en matière d’eau, d’assainissement, de transports, de déchets, mais aussi de santé et d’école participent à la défiance et à la colère de notre population face à la dégradation de sa qualité de vie et au sentiment d’impuissance publique pour y répondre. Pour les socialistes, la restauration de services publics pleinement opérationnels doit être une priorité absolue de l’ensemble des collectivités de Guadeloupe car il en va de la capacité des responsables politiques à recréer la confiance nécessaire à toute réflexion sérieuse et crédible sur la gouvernance de notre territoire.
Enfin, les socialistes ont évoqué avec le président de Région la situation des soignants suspendus pour refus de l’obligation vaccinale avec le souci partagé de continuer à rechercher des solutions pour accompagner ces personnes qui n’ont pas souhaité s’inscrire dans la cellule d’écoute et de dialogue dont la mission s’est achevée le 31 décembre dernier. Il s’agit également de ne pas laisser sans perspectives les personnels dépendants de soignants suspendus (assistantes médicales, préparateurs, infirmiers) qui sont aujourd’hui sans activité. »
Alain Plaisir, fondateur et président du CIPPA :