Guadeloupe. Ary Chalus demande une réunion de concertation immédiatement

Cette nuit de jeudi à vendredi 19 novembre a connu une série d’exactions qui montrent que la situation s’aggrave sur le front du social. La Guadeloupe est passée d’une série limitée de barrages érigés par des adhérents d’un intersyndicale qui proteste contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire, à des barrages nombreux et enflammés qui sont tenus par des bandes dont certains n’ont pas hésité, cette nuit, à mettre le feu à des commerces et se livrer à des pillages dans Pointe-à-Pitre.
Où sont les élus ? Ary Chalus a répondu à cette interrogation. Le président de Région demande l’apaisement, que personne ne profite de l’occasion pour récupérer la situation et incite toutes les parties à une grande concertation pour calmer la crise sociale qui est venue s’agréger à la crise sanitaire.

Karib’Info. Cette nuit, la Guadeloupe a subi une série de violences sans précédent, avec des barrages partout, des incendies allumés dans Pointe-à-Pitre, des pillages, des exactions. Quelle est votre réaction ?

Ary Chalus. C’est avec stupeur que j’ai pris connaissance des images d’un incendie volontaire qui a détruit plusieurs immeubles à Pointe-à-Pitre dans la nuit de jeudi à vendredi, des pillages de magasins.

Ces faits doivent nous interpeller quant à la tournure des récents. Ni le contexte sanitaire, ni les revendications légitimes du personnel soignant ne peuvent justifier de tels agissement qui ne sont pas le fait des manifestants contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire.

Je condamne avec la plus grande fermeté ce geste lâche et inconscient dans une ville au bâti fragile qui fait rejaillir des souvenirs douloureux.

L’heure est à l’apaisement et au dialogue et à la concertation. Seul un tiers des patients du nord Basse-Terre a pu se faire dialyser aujourd’hui ! Au delà de dimanche, si les dialyses ne reprennent pas des gens mourront ! 

Il faut laisser l’accès aux soignants et aux professionnelles sur les barrages ! 

« J’ai proposé une médiation locale
et prôné davantage de concertation
et d’écoute pour apaiser le climat social
en Guadeloupe. »

On accuse les élus d’être silencieux, voire même d’être partis en France tandis qu’ici le feu couvait !

C’est faux ! Nous avons régulièrement communiqué depuis le début de la crise et hier encore le président Jean-Philippe Courtois prenait la parole. Interrogé par les médias locaux, hier, j’ai réaffirmé ma position contre l’obligation vaccinale pour les soignants. C’est tout le sens de mon courrier du 12 novembre au gouvernement suite à ma rencontre avec l’intersyndicale la semaine dernière.

Mercredi 17 novembre, interrogé sur le plateau de Franceinfo par Aurélien Accart, j’ai proposé une médiation locale et prôné davantage de concertation et d’écoute pour apaiser le climat social en Guadeloupe. 

Je le répète : il ne s’agit pas de revenir sur la loi qui instaure le passe sanitaire mais de faire des adaptations en adéquation avec notre tissu local. Notamment pour les soignants et les restaurateurs.

Dans le même temps il nous appartient de poursuivre nos actions pour continuer à sensibiliser, à expliquer, à convaincre notre population de l’importance de cette solution offerte par la vaccination dans l’arsenal mondial dont nous disposons face au covid-19.

Avez-vous un message à l’attention de l’intersyndicale mobilisée par son souhait de voir abrogée la loi sur la vaccination obligatoire et le passe sanitaire dans nos régions d’Outre-mer ?

Pour répondre aux nombreuses questions qui me sont posées je le redis également chaque Guadeloupéens est libre de se faire vacciner ou non. Mon choix est fait, c’est celui du vaccin et très tôt, avec le département et le président Losbar, avec les maires, nous avons entrepris des actions fortes pour garantir le libre accès à l’information et à la vaccination avec les conférences débats menées par nos scientifiques et médecins locaux, les vaccibus, le vaccinodrome au sein du vélodrome. 

« J’ai enjoint le gouvernement à intervenir pour arrêter une dégradation de l’offre de soins qui atteint des proportions insoutenables. »

Qu’avez-vous dit au gouvernement ces derniers jours ? Vous avez à de nombreuses reprises, dans des interventions sur les radios, y compris nationales, lancé un appel, visiblement pas entendu jusqu’à aujourd’hui.

La loi du 5 août a amené le personnel médical et hospitalier à se faire vacciner en plus grand nombre. Toutefois, une grande partie des personnels non médicaux hospitaliers ou agents des institutions médico-sociales refusent jusqu’à présent cette vaccination.

La notification des suspensions, en application de la loi, a provoqué une dégradation très préoccupante de l’offre de soins. Les fonctions supports, les services en charge de la logistique, de la pharmacie, et de la restauration sont aussi touchés.

On constate des ruptures dans la chaîne des soins pour des patients souffrant de maladies chroniques (cancer, maladies cardio-vasculaires) qui frappent particulièrement la population de la Guadeloupe.

Pour ces raisons, et seulement pour ces raisons, j’ai enjoint le gouvernement à intervenir pour arrêter une dégradation de l’offre de soins qui atteint des proportions insoutenables et qui pénalise lourdement les conditions de prise en charge thérapeutique de la population guadeloupéenne. Cette situation préoccupante deviendrait catastrophique si nous étions confrontés à une cinquième vague de la pandémie, avec une offre de soins gérée « en mode dégradé ».

J’ai fait la proposition d’une médiation susceptible d’identifier les secteurs, les situations et les conditions qui permettront avec l’application des gestes barrières, du port du masque et le cas échéant des différents tests, d’organiser une application assouplie de la loi.

« L’anarchie n’a pas sa place en Guadeloupe et les colères quelles qu’elles soient ne doivent pas être un appel à l’autodestruction ! »

Comment expliquer ce silence des autorités à votre demande ? Vous avez parlé d’abandon de l’Etat.

Je réaffirme mes propos quant aux manques d’écoute et de concertation de certains services de l’Etat et singulièrement de l’ARS Guadeloupe ! Je demande une rencontre de toutes les parties concernées en Guadeloupe pour reprendre le dialogue entre élus, services de l’Etat et intersyndicale.

J’en appelle aussi à la responsabilité de certaines figures médiatiques partisanes du chaos. Qu’elles prennent toute la mesure de leurs paroles et des conséquences de celles-ci.

L’anarchie n’a pas sa place en Guadeloupe et les colères quelles qu’elles soient ne doivent pas être un appel à l’autodestruction !

On ne doit pas se tromper de combat, on ne doit pas s’unir dans la bêtise et détruire notre bien commun : la Guadeloupe. Or, quand on regarde les images qui circulent partout c’est le pays qui s’embrase avec les idées défendues; car brûler nos bâtiments, arracher notre mobilier, détruire nos routes, nos infrastructures, les biens de nos frères et sœurs de Guadeloupe ça n’a rien de révolutionnaire. 

Le pays doit se relever économiquement sinon c’est la mort des petits Guadeloupéens !

Ces événements me donnent encore plus de forces pour continuer à lutter contre toutes les formes d’injustices et réduire la fracture sociale qui mine notre pays.

Cela ne peut se faire que dans l’apaisement et le retour au calme. Nous devons réussir notre plan de relance, pour les artisans, les taxis, les chômeurs…

Plus que jamais, nous devrons nous montrer responsables et solidaires !

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