Guadeloupe. Ary Chalus à la rencontre des agriculteurs leur a promis l’eau pour très vite !

Visite de terrain pour Ary Chalus président du Conseil régional, qui a rencontré des agriculteurs en Grande-Terre. Tous craignent plus que tout la sécheresse qui va faire rage cette année. Seules solutions pour éviter le pire. Ouvrir le barrage de Moreau et ne pas réserver une grande part de l’eau brute… à une destination purement humaine au travers des usines de traitement pour rendre l’eau potable. Il faut aussi de l’eau agricole ! Ary Cha

L’eau, c’est la vie. L’eau est indispensable à l’agriculture. En Guadeloupe, de février à juin, c’est la période dit « de carême » au cours de laquelle on relève, chaque année, un déficit hydrique important.

Pour pallier le problème, le Conseil départemental dispose d’un important réseau de production d’eau brute. C’est une eau dite « agricole » mais c’est aussi une eau qui sert à alimenter des usines de production d’eau potable et à satisfaire les besoins industriels.

En matière d’infrastructures, le réseau d’eau brute du Conseil départemental est constitué de 610 km de canalisations, 6 captages en rivière situés sur la Basse-Terre, 4 barrages (Létaye et Gachet en Grande-Terre, Dumanoir à Basse-Terre et Grand Bassin à Marie-Galante) auxquels s’ajoute depuis début 2023 le barrage de Moreau, à Goyave, qui portera la capacité de stockage totale à 5 millions de m3.

Depuis une quinzaine de jours, malgré cette capacité indéniable, les planteurs de la Grande-Terre (maraîchers, fruitiers, melonniers) se plaignent de la sécheresse et qu’il n’y ait pas assez d’eau pour subvenir à leurs besoins.

Que se passe-t-il ? Les tours d’eau ne sont pas suffisants pour assurer l’arrosage, et le manque de pression ne permet pas aux agriculteurs situés en bout de réseau de bénéficier de ressources suffisantes en eau.

Le président du Conseil régional, Ary Chalus, accompagné de Patrick Dollin et d’autres élus, de son staff technique, a souhaité aller à la rencontre des agriculteurs en détresse. En passant par un autre entrepreneur en détresse pour lequel a Région a eu un regard et une aide financière non négligeable : la Maison du Crabe, à Morne-à-L’Eau. Nous en parlerons plus tard.

Après cette visite rapide, direction La Mahaudière, au Moule, où Michel Narayaninsamy, agriculteur, a lancé la SCEA Tulsi. Sur les hauteurs et dans un vallon, il s’agit d’une exploitation de 6 000 m2, dotée d’un réservoir de 300 000 litres d’eau pour l’arrosage, d’une unité de fabrication d’insecticide naturel, tout ceci en hauteur, avec un système d’arrosage par gravité vers le vallon où se plaisent légumes et arbres fruitiers.

Magnifiques salades vertes, jeunes arbres qui donnent déjà des fruits.

« C’est un coin de paradis que tu as là ! », apostrophe Ary Chalus. La Région a soutenu le projet et M. Narayaninsamy reconnaît volontiers que son projet demande un soutien financier.

Ce projet, qui comprend 6 000 m2 d’un jardin créole qui ne dit pas son nom, est connexe d’une part de terre d’environ 2 000 m2 sur laquelle l’entrepreneur va installer un hangar, avec chambres trois froides précédées d’un vaste hall de réception des produits agricoles et de préparation et d’emballage.

Un second hangar sera réservé à de l’agrotransformation pour des confiseries, chocolats, confitures.

Une terrasse pour la présentation des produits et un espace restauration viendront compléter l’ensemble. De la terre à la table !

Visiblement bluffé par ce beau projet, le président Chalus a dit qu’il souhaitait soutenir des initiatives comme celle-ci.

Plus tard, plus loin, vers le nord de la Grande-Terre, le ton est différent, plus pressé. Les maraîchers du secteur et les melonniers se partagent la ressource en eau. Parfois, il s’agit d’agriculteurs qui ont choisi la diversification : melons et légumes.

« Nous avons de gros dégâts dans nos parcelles, informe un agriculteur au milieu de son champs de melons. Melons qui sont de petite taille, quoique savoureux, paraît-il. Depuis la semaine dernière, nous avons un filet d’eau qui coule. Parfois, nous sommes obligés d’arroser à la main… »

En fait, ce qui pose problème, c’est le barrage de Moreau, propriété du Conseil régional, mis à la disposition du Conseil départemental… à la condition que l’ARS et la DEAL donnent les autorisations nécessaires à son exploitation.

« J’ai assisté à une réunion, hier, avec le préfet, le Département, l’ARS, la DEAL, expose Ary Chalus. La semaine prochaine, la situation va s’améliorer, vous aurez votre eau ! »

« C’est la semaine dernière qu’il aurait fallu que la situation soit débloquée. Nous perdons chaque jour des dizaines de tonnes de fruits ! », oppose Charles Leclere, directeur de Caraïbes Melonniers.

Un chef d’exploitation installé là depuis une vingtaine d’années, qui avait une soixantaine de salariés, n’en a conservé que 20. « Et on nous dit de produire local alors qu’on ne nous donne même pas d’eau ! », s’étrangle-t-il, avant de dire qu’on gaspille de l’argent pour des toquades (l’agriculteur cite l’hippodrome de Saint-Jacques) tandis que l’agriculture meurt de soif.

En fait, il semble que toutes les parties aient donné leur accord pour que l’eau de Moreau soit utilisée pour l’agriculture mais qu’il manque des autorisations, dont celle de la DEAL et de l’ARS.

Ary Chalus s’éloigne, téléphone… et revient pour dire que tout est arrangé, il a eu le préfet.

Magie du verbe. Les agriculteurs attendent désormais l’eau avec d’autant plus d’impatience même s’ils semblent toujours sceptiques. L’un d’eux dira : « C’est chaque fois la même chose. Tout est arrangé… mais on ne voit rien venir ! »

Ce mercredi, le président Chalus libèrera une partie des eaux du barrage de Moreau, comme il l’a promis.

André-Jean VIDAL

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