Pour la cinquième fois Ary Chalus, président du Conseil régional de la Guadeloupe, écrit au président de la République, Emmanuel Macron. Pour lui dire la situation possible des soignants suspendus.
Le 8 avril, lors de la plénière de la Région, Maïté Hubert-M’Toumo, secrétaire général de l’UGTG, et une quinzaine de soignants suspendus ont été reçus par le président et les élus en fin de plénière, pour qu’ils témoignent de leurs souffrances.
Moment difficile, dans un silence à couper au couteau, les uns et les autres ont dit leur détresse qui n’est pas de façade. Certains étaient au bord des larmes, laminés par une décision qu’ils estiment injuste.
Avant cette rencontre, le président Ary Chalus avait écrit au président de la République, les 12 13 novembres, 24 décembre 2021, 20 janvier 2022. Et là, après la plénière du 8 avril.
Dans ces courriers, le président de Région avait alerté sur les conditions d’application de l’obligation vaccinale aux personnels de santé en Guadeloupe. Il avait proposé d’être médiateur afin d’identifier les conditions qui pourraient permettre, avec des aménagements, d’organiser une application graduée de la loi.
Malheureusement… Les soignants ont été suspendus, à partir de début novembre alors que le Premier ministre Jean Castex avait dit que les soignants avaient jusqu’au 31 décembre 2021 pour se décider.
C’est ainsi que de nombreux soignants ont été suspendus malgré la promesse du Premier ministre.
Lors du passage de la mission flash au nom de la délégation aux Outre-mer sur l’application de l’obligation vaccinale en Guadeloupe, Martinique et Guyane, conduite notamment par Max Mathiasin, député de la Guadeloupe, il était apparu qu’il y avait des différences de traitement des soignants réfractaires à la vaccination. Ce qui, comme l’a indiqué le président Chalus dans son dernier courrier, celui du 8 avril 2022, constitue une rupture d’égalité entre les territoires ultramarins.
C’est pour cela que le président Chalus demande au président de la république que soit procédé au paiement des salaires des soignants suspendus, entre octobre et décembre 2021.
Il demande aussi qu’il y ait « un dialogue pour direct entre les autorités sanitaires et les représentants syndicaux des personnels touchés par les suspensions. »
De même, lors de plusieurs rencontres avec les représentants des partis politiques représentés en Guadeloupe et les élus de la Nation, le président de Région a-t-il pu constater qu’il y a un réel consensus sur la question du traitement des soignants suspendus. Une volonté d’agir commune pour trouver une solution humaine.
C’est, d’ailleurs, la première fois qu’une telle initiative de réunir les partis et les grands élus autour de problématiques qui intéressent les Guadeloupéens, ceci dans un état d’esprit sans arrière-pensée.
André-Jean VIDAL
Le courrier d’Ary Chalus au président Emmanuel Macron :