C’est la première réaction politique sur le problème du SMGEAG. Olivier Nicolas, secrétaire national aux Outre-mer du PS, appelle à « un sursaut collectif. »
« La Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste exprime son soutien et sa solidarité envers les dizaines de milliers de foyers et d’entreprises du pays privés d’eau potable ces dernières heures, victimes de coupures d’alimentation en lien avec un mouvement social, qui viennent s’ajouter aux défaillances multiples et récurrentes de la gestion de l’eau en Guadeloupe.
Les sabotages d’infrastructures, s’ils sont avérés, sont condamnables et ne peuvent être considérés comme des moyens légitimes d’action syndicale. Le dialogue social doit être rétabli au plus vite entre la direction du SMGEAG et son conseil syndical d’une part, et les organisations syndicales mobilisées d’autre part.
Tous doivent comprendre qu’ils partagent la responsabilité d’un service public essentiel à la population et à la vie économique de la Guadeloupe.
Les socialistes de Guadeloupe lancent donc un appel à un sursaut collectif qui, au-delà des parties prenantes du conflit social, s’adresse plus largement à la « gouvernance à quatre » qui pilote — très mal à l’évidence — un SMGEAG en échec depuis sa création en 2021.
Comment comprendre qu’un syndicat mixe copiloté depuis 3 ans et demi par l’Etat, la Région, le Département et les intercommunalités — c’est-à-dire, tout de même, l’ensemble des pouvoirs publics du pays ! — puisse être à ce point dysfonctionnel. Ce défi à la rationalité commune vient chaque jour rajouter à un sentiment d’impuissance publique sur des sujets cruciaux pour le pays qui participe au discrédit de la politique aux yeux des citoyens.
Plus que jamais, comme nous n’avons cessé de le dire : dans cette « gouvernance à quatre » qui implique tout le monde, il n’y a en vérité plus d’autorité en dernier ressort et chacun se renvoie la responsabilité de la crise.
Un sursaut collectif est indispensable pour que les mots de « responsabilités locales », si souvent martelés dans le débat public, se transforment enfin en actes de « responsabilités locales ».
Les socialistes partagent en effet l’idée que le dossier de l’eau et de l’assainissement — comme celui d’autres services publics comme les transports ou le traitement des déchets — constitue un test grandeur nature de crédibilité pour l’ensemble des responsables politiques de la Guadeloupe. Un test, qui pour l’heure, est loin d’être réussi et qui explique hélas en grande partie — au choix — la méfiance, le désintérêt ou la dérision des citoyens pour les travaux engagés autour de projets d’évolutions institutionnelles ou statutaires. »
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