Guadeloupe. André Atallah victime d’une attaque raciste

L’homme est ainsi fait que, blessé, il ne réagit pas. Guadeloupéen, Basse-Terrien, il a été pointé du doigt parce que, d’origine syro-libanaise, il ne comprendrait pas l’histoire de la Guadeloupe et ses tourments. Pris à partie lors du récent conseil municipal par son adversaire politique, André Atallah est soutenu par son parti qui, sous la plume conjuguée d’Olivier Nicolas, Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste de Guadeloupe, et Bernard Guillaume, premier adjoint au maire, s’indigne.

« Les socialistes de Guadeloupe tiennent à apporter leur total soutien à leur camarade maire de Basse-Terre, André Atallah, qui a été la cible lors du conseil municipal du 12 décembre de propos inacceptables à connotation raciste de la part de Madame Marie-Luce Penchard, ancienne maire du chef-lieu.

Emportée par la volonté d’engager une polémique sur la décision de la municipalité de mettre en vente un immeuble « inscrit » du patrimoine municipal, Madame Penchard a cru devoir sortir du cadre républicain en renvoyant André Atallah à ses origines syro-libanaises, comme en attestent sans ambiguïté les images de la retransmission en direct du conseil municipal sur la page Facebook de la ville.

« Cette histoire c’est mon histoire. C’est l’histoire de nos ancêtres, les esclaves. Je sais que ce n’est peut être pas votre histoire » (…) Quand on ne connaît pas son histoire, quand on ne partage pas cette histoire-là, on ne peut pas avoir la même vision », a-t-elle ainsi déclaré dans une interpellation nauséabonde qui fait curieusement écho à des dérapages racistes anonymes qui avaient déjà marqué la campagne des municipales en 2020.

Essentialiser une personne en l’assignant à n’être que le produit de ses origines, c’est raciste.

Sous-entendre qu’un Guadeloupéen qui ne serait pas afro-descendant, ne pourrait être par essence qu’indifférent à l’histoire de la Guadeloupe, c’est raciste.

Les socialistes condamnent avec force ces propos irresponsables qui n’ont leur place nulle part dans le débat public et encore moins en Guadeloupe, terre de sangs mêlés, multicolore, muticulturelle et de diversité religieuse.

Que Madame Penchard, fossoyeuse reconnue des finances de la ville de Basse-Terre, soit à court d’arguments sérieux pour contester la vente d’un patrimoine rendue inévitable par les errements de sa gestion calamiteuse, c’est une chose.

Qu’elle entretienne délibérément une confusion entre la Place des esclaves et la Maison Liensol qui n’ont pas du tout la même symbolique historique, en est une autre.

Mais qu’elle s’aventure sur les rives sinistres du racisme est pitoyable et en dit long, hélas, sur les dérives populistes dont elle est désormais capable pour exister à nouveau sur la scène municipale.

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