Guadeloupe. Agriculture : le lent déclin de la production d’ananas

Dans la publication Agreste, le ministère de l’Agriculture consacre une fiche aux exploitations cultivant de l’ananas en Guadeloupe. Les chiffres de 2020 tirés du recensement agricole sont alarmants puisqu’ils actent le déclin de la filière.

En 2020, il y avait dans l’archipel Guadeloupe, 213 exploitations cultivant de l’ananas, sur une surface globale de moins de 200 hectares, en baisse d’un tiers comparé à l’année 2010 (274).

Le nombre d’exploitants, dont 20% de femmes, est aussi en baisse d’un tiers (40 au lieu de 61). L’âge moyen des chefs d’entreprises augmente (53 ans au lieu de 50), ce qui dénote un manque d’intérêt ou de possibilités pour de jeunes agriculteurs. La plupart des chefs d’exploitation de plus de 60 ans pensent poursuivre leur activité ou passer la main (ils ont déjà un remplaçant).

La surface exploitée par chaque agriculteur est d’environ un hectare et sert de complément sur des surfaces agricoles d’environ 8 hectares. Il y a plus de micro-exploitations ou de petites exploitations que d’exploitations moyennes ou grandes, ce qui dénote une volonté peu marquée pour la production d’ananas sur le territoire.

Si le nombre d’exploitations a baissé en Basse-Terre, passant de 250 à 186, le nombre d’exploitations en Grande-Terre et Marie-Galante a augmenté sensiblement (27 en 2020 contre 24 en 2010).

En 2020, 43 % des exploitations cultivant de l’ananas sont spécialisées dans la production de fruits tropicaux. Celles-ci cultivent 55 % de la surface totale en ananas, soit 107 ha.

Les fruits produits sont destinés à la vente directe à la ferme ou sur les marchés, chez des commerçants détaillants ou à domicile.

En 2020, 10 exploitations produisant de l’ananas sur 4,6 ha ont une activité de transformation de fruits.

HT

En Martinique, une possible relance

Après les années 2 000, où la production culminait à 20 000 tonnes, contre seulement 400 aujourd’hui, 14 agriculteurs regroupés au sein de la Société Coopérative Ananas de Martinique semblent déterminés à relancer la filière.

Une relance bio, sans pesticide, ni herbicide, précisent-ils.

Les producteurs de quatre communes du nord atlantique (Basse-Pointe, Macouba, Ajoupa-Bouillon, Morne-Rouge), présentent un nouvel atout pour relancer leurs activités : il s’agit de l’ananas Queen Victoria, variété d’ananas de petite taille, cultivé à La Réunion, gorgée en arômes avec une chaire jaune, très sucrée et parfumée.

« Avec 350 tonnes d’ananas produites par an, la filière Ananas de Martinique contribue à la stabilité économique et sociale du nord de l’île. »
Coopérative Agricole Ananas Martinique

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