Enthousiaste. Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, était enthousiaste, mercredi 3 novembre, en faisant visiter à une délégation de la presse locale le barrage de Moreau, sur la commune de Goyave. Il était accompagné du président du Conseil départemental faisant fonction Jean-Philippe Courtois, maire de la commune voisine de Capesterre Belle-Eau.
Ce barrage situé dans les hauteurs de Goyave, à Moreau, est un atout dans la politique que mènent le président Chalus et ses équipes d’élus et de techniciens : il a pour rôle d’irriguer les terres cultivables sur la Côte au Vent de la Basse-Terre.
Pour ce faire, le barrage retient un bassin de 995 000 m3 d’eau venue d’une ravine, dite Zombi, et de la rivière Moreau. Dimensions du site 25 mètres de haut, plus de 250 mètres de large. 9,8 hectares. Un très beau site, éloigné de toute habitation et qui se fond bien dans le paysage.
Un vieux projet qui trouve
son aboutissement
Tout commence il y a… longtemps. En 2000. C’est l’époque où le Conseil général décide de venir en aide aux agriculteurs en créant des retenues d’eau. Il y a Dumanoir, à Capesterre Belle-Eau et Moreau à Goyave. Sachnt que 90% de l’eau consommée dans l’archipel vient de la Basse-Terre et plus particulièrement de cette zone, le choix est bon.
En 2011, une fois obtenues les autorisations pour l’édification de ce barrage à cet endroit-là, le dossier est transféré à la Région Guadeloupe. Une convention est signée. La Région devient météo a manioc du barrage de Moreau.
En 2014, les travaux démarrent. Il faut aller de l’avant : la Guadeloupe a connu des années de sécheresse difficiles et particulièrement éprouvantes pour l’économie agricole. Ary Chalus, qui a décidé de faire de l’économie verte (environnement mais aussi agriculture) l’un des piliers de son projet de développement intégré, fait activer les travaux.
Ary Chalus booste le chantier
On sait qu’il a l’état d’esprit qui convient pour booster les chantiers. Depuis le 4 avril 2020, les travaux un temps poussifs (le confinement n’a pas aidé) ont repris. En août dernier, le barrage est construit et la mise en eau commence, lentement, pour éprouver la solidité de l’édifice. Contenir 955 000 m3 d’eau demande un certain savoir-faire, celui des équipes techniques : celles du Groupement d’entreprises Gaddarkhan, de Getelec, d’Antilles Géotechnique, de BRL Ingénierie et du Cabinet Simon, ces deux dernières entreprises étant sous-traitantes.
« Là nous sommes à vingt mètres sous la surface de l’eau. » Ainsi s’exprime un technicien. Dans ce boyau étroit ou courent des tuyaux énormes, il y a juste un passage pour deux personnes. Le tunnel sous-marin est long, très long… Si long que certains reviennent en arrière, surtout en pensant à ces millions de tonnes d’eau qui font pression sur le toit du tunnel…
Mais, c’est de la belle ouvrage, faite pour tenir le choc des séismes et des ouragans. Garanti. Du moins, c’est ce qui est dit. « Séismes extrêmes, ouragans majeurs. »
D’ailleurs, les deux présidents étaient ravis de la visite.
Ary Chalus, président de Région :
Jean-Philippe Courtois, président du Conseil départemental :
Combien pour ce magnifique barrage ? C’est l’Europe (FEADER*) qui paie. La Région Guadeloupe aussi. Un peu l’Etat pour compléter avec le Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI). Le tout coûte 37 millions et quelques dizaines de milliers d’euros. Pour 6 millions la Région dispose d’un bel outil de développement.
Et si l’imagination est au pouvoir, une fois rempli, en février (il faut quatre mois pour remplir le barrage), ce pan d’eau superbe dans une cadre qui ne l’est pas moins devrait pouvoir être rentabilisé. Windsurf ? Pédalos, etc. Pourquoi pas ?
André-Jean VIDAL
*FEADER : Fonds européen agricole pour le développement rural