Guadeloupe. 966 millions en recettes et autant en dépenses : le budget du Département est équilibré

Près d’un milliard d’euros, c’est le budget primitif de la collectivité départementale de Guadeloupe. « Un acte clé qui vise à garantir un développement équilibré du territoire tout en répondant aux enjeux sociaux et économiques actuels », souligne le président Losbar.

Guy Losbar :

La deuxième réunion plénière de l’année, présidée par Guy Losbar, s’est déroulée, mardi 25 mars, toute la matinée dans l’hémicycle du Conseil départemental, à Basse-Terre.

Guy Losbar, dans son discours introductif, donne les chiffres clés de ce budget.

966 millions en tout, dont 800 millions en fonctionnement « pour garantir nos missions essentielles de solidarité », 166 millions « d’investissement pour l’attractivité et le développement durable du territoire. »

« Audace, justice, efficacité » sont les maîtres mots du budget primitif. Ceci se manifeste par « un engagement collectif pour l’humain » avec l’accompagnement des plus fragiles, « engagement qui ne faiblit pas », marqué par 270 millions consacrés au soutien aux bénéficiaires du RSA pour un retour à l’emploi ,130 millions pour les personnes âgées et en situation de handicap, 87 millions pour l’enfance et la famille, sans oublier les aides à l’habitat » (le reliquat des 287 millions).

Avec plus de 60 % du budget consacré aux dépenses sociales, le Département réaffirme son rôle central en matière de cohésion sociale et d’accompagnement des Guadeloupéens les plus en difficulté.

Guy Losbar affirme sa volonté d’aménager le territoire avec audace.

Pour ce faire, en matière de solidarité, une Maison du handicap, en construction, vient compléter l’élan de la Maison des Femmes inaugurée il y a moins d’un mois.

Plusieurs grands travaux sont définis : le boulevard Patrick Saint-Eloi, le Jardin d’essai, le nouveau collège de Marie-Galante, les ports de Sainte-Rose, Port-Louis, la Désirade, Grand Bourg. Sans oublier les travaux permanents : les routes refaites, sécurisées, le renforcement des moyens du SDIS. Plus de 30 M€ seront consacrés à la rénovation et à l’entretien des collèges ainsi qu’au financement de frais d’études, dans le but d’offrir aux élèves et aux enseignants des conditions d’apprentissage optimales.

Parmi les grands chantiers pour soutenir les communes, deux projets en cours :

Les Contrat de Péyi : plus de 60 millions d’euros sur trois ans.

Le Projet Papillon qui définit les grands enjeux autour d’axes dynamiques : 134 millions d’investissements.

Le Conseil départemental, pour faire droit au projet global de la mandature, conforte un fort ancrage culturel avec une politique culturelle qui se distingue par sa richesse.

« Ainsi, annonce Guy Losbar, un Schéma départemental des industries culturelles et créatives va être élaboré dès ce premier semestre. »

Près de 50 M€ seront consacrés à la mise en place d’actions permettant de favoriser l’épanouissement des jeunes Guadeloupéens et de soutenir la vie associative et culturelle.

Depuis le 1er janvier 2025, Guy Losbar est de nouveau président du Congrès. La commission had oc est au travail, un travail qui permet de réfléchir sereinement à un changement de statut, avec plus d’autonomie, à proposer aux Guadeloupéens après discussions avec le Gouvernement.

Guy Losbar annonce la tenue du prochain congrès pour la mi-mai 2025.

Il est vivement applaudi.

768 millions de recettes

Elie Califer, président de la Commission des finances, fait la synthèse du budget primitif, avec les commentaires de la commission.

768 millions de recettes sont inscrites au budget primitif. Il ventile les différentes rentrées.

134 millions pour les investissements du Département

A noter que 15 millions sont affectés aux réseaux d’eau et seront versés au SMGEAG.

La commission des finances, par la voix de son président, rend hommage au travail commencé par Ferdy Louisy, président de la structure.

Ce dernier, assis sur le rang dédié aux vice-présidents, sourit. A peine. Il prend tellement de coups…

Et les chiffres se suivent, comme une litanie.

966 millions en recettes et autant en dépenses. Le budget est équilibré sur le papier.

A noter, dans le rapport social du Département, quand on donne le détail des rémunérations des personnels, que 95% des femmes sont mieux rémunérées que les hommes. Grand sourire sur le visage de Guy Losbar.

La moyenne d’âge est autour de la cinquantaine. Les postes des retraités sont compensés par des embauches de jeunes guadeloupéens formés.

Elie Califer :

C’est le moment des débats, questions-réponses. Premier intervenant, Jimmy Fausta, conseiller de l’opposition, qui loue le travail d’Elie Califer (qui est dans son groupe) et de la Commission des finances.

Regrettant certains dysfonctionnements, il propose quelques ajustements. Et indique, au nom du groupe socialiste que « malgré quelques réserves nous voterons ce budget. »

Jimmy Fausta est applaudi par Jocelyn Sapotille, son voisin de siège.

Jimmy Fausta :

Guy Losbar répond : « La situation financière est saine, donc nous ne sommes pas obligés de voter le compte administratif avant le budget primitif. Notre volonté est que le budget soit voté le plus vite possible, mais, depuis l’an dernier, nous changeons de gouvernement souvent… D’ailleurs, le budget de la Nation a été voté récemment…  Ce sont donc des circonstances nationales qui expliquent que nous le votions aujourd’hui. »

Brigitte Rodes fait une longue intervention autour de la solidarité, du bien-être.

« Il faut remettre au cours de l’action les conseillers départementaux, avec les administratifs du Département, aller de l’avant pour la Guadeloupe et les Guadeloupéens, savoir-être, jouer le jeu. » 

Applaudissement nourris.

« C’est cet état d’esprit que nous avons au Département », commente Guy Losbar.

Deux remarques d’Eric Latchoumanin.

« J’ai l’impression qu’il y a un manque d’ambition sur l’autonomie alimentaire, l’argent mis sur les routes, sur la reprise des bâtiments et infrastructures. Je voudrai que l’on m’explique où on a pu faire autant d’économie, 186 millions d’euros »,

« Sur le développement durable, comme le fond vert risque de disparaître, qu’en sera-t-il pour nous ? Engranger, c’est pas mal, mais les excédents m’indiquent que l’on peut faire encore plus. »

Guy Losbar : « Ces 186 millions c’est pour que l’on fasse plus, de routes, d’actions sociales, de culture, etc. Nous faisons le point régulièrement pour savoir où on en est. Une signature c’est bien, mais il faut ensuite un suivi des actions. »

« D’ici 2 mois le compte administratif sera élaboré, le budget supplémentaire sera présenté aux élus », annonce-t-il.

Louis Galantine parle infrastructures routières (il est président d la commission travaux routiers de la Grande-Terre).

« La qualité de nos routes se dégrade ? c’est lié aux conditions climatiques. Pourtant, à Saint-Martin, même situation climatique, et les routes sont en meilleur état. Il faut se poser la question des matériaux et techniques utilisés. »

Il propose une convention avec l’Université des Antilles pour étudier les solutions innovantes adaptées au territoire en matière de construction de routes. Louis Galantine met en avant les économies réalisées sur des routes plus solides…

Guy Losbar rappelle qu’il existe une convention avec l’Université et qu’il faudra y ajouter cette demande.

Hélène Polifonte rappelle qu’avec le Département est renforcée la lutte contre les violences faites aux femmes et contre les violences intrafamiliales. En témoigne, la Maison des Femmes, preuve que le Conseil départemental se donne les moyens de soutenir les associations dans cette lutte de tous les jours. « Cet engagement est au cœur de notre action. »

Guy Losbar remercie l’élue pour ces mots.

Gabrielle Louis-Carabin : « Le budget est en augmentation et pour nos actions de solidarité nous n’avons pas le droit d’attendre. Nous poursuivons nos actions, notamment avec la Maison du Handicap. »

Blaise Mornal veut lancer un appel au dialogue au sein du monde agricole de la Guadeloupe. « Il est urgent que nous puissions mettre nos différences de côté pour avancer ensemble vers la souveraineté alimentaire de la Guadeloupe, volonté portée par notre collectivité. Le département met à disposition son foncier agricole. Dans le domaine de l’irrigation, il y a un audit pour donner encore plus d’eau aux agriculteurs. Sur le site de La Ramée, il y a trente hectares pour un tiers-lieu nourricier, phare de notre action en faveur de la souveraineté alimentaire de la Guadeloupe Mais, tout ceci ne serait pas efficace sans discussion, synergie. Le danger réside en nous-même si nous ne parvenons pas à nous entendre dès aujourd’hui. Soyons ambitieux, solidaires, inventifs, pour réussir demain. »

Les débats se poursuivent.

Adrien Baron, président de la Commission Insertion félicite les membres de celle-ci, l’administration, la DGA Catherine Romuald.

« Pour le reste, en 2021, le président avait déclaré qu’il voulait mettre l’insertion au cœur de ses politiques publiques. Pour le RSA, il y a une baisse sensible de la masse financière versée au RSA parce que leur nombre a diminué. L’économie est de 4 millions cette année. Nous passons de 268 à 264 millions. La baisse du nombre de bénéficiaire du RSA est une marque de bonne santé publique. Ces 4 millions, nous le reversons sur le Plan départemental d’insertion. Avec ces 4 millions c’est 23 millions investis pour l’insertion. Avec 7 millions pour l’accompagnement personnalisé pour que des personnes sortent du dispositif RSA. Ils étaient 40 000 il y a 3 ans, 37 000 aujourd’hui. »

Guy Losbar : « C’est un bon travail qui est effectué et qu’il faut poursuivre. »

Adrien Baron :

Danielle Minatchy, présidente de la Commission Environnement, rappelle les efforts faits pour des économies d’énergie par le Département.

Mais, Mme Minatchy substitue Michel Mado, président de la Commission Culture et Patrimoine, absent. La culture, c’est 10 millions dans le budget.

« Notre priorité est de consolider le réseau culturel sur l’ensemble du territoire. Et aussi de soutenir la création culturelle sous toutes ses formes. Au côté du patrimoine matériel il y a le patrimoine immatériel, musique, danse, etc. Nous poursuivrons nos actions pour protéger ce patrimoine. Nous allons engager des fonds pour la lecture, tout autant que pour valoriser nos sites…Nous travaillerons sur des parcs mémoriaux pour entretenir la mémoire collective. Un service départemental d’archéologie sera préfiguré. Et puis, la mise en valeur du patrimoine, notamment à travers l’EPIC ORIJIN, chargé de la gestion et de la promotion des sites patrimoniaux du territoire.Notre budget est porteur de sens, ambitieux, pour permettre l’accès à la culture pour tous. »

Le sport et la jeunesse bénéficient également d’un soutien renforcé, avec 2,5 M€ dédiés aux actions sportives, incluant l’organisation du tournoi de football U16 et l’accompagnement des ligues et associations locales.

Jules Otto revient sur les propos de Blaise Mornal et d’Adrien Baron. Il rappelle que « dans les GFA, il y a 50% des gens qui ne paient pas de loyer… » Quant à la baisse du RSA, il souhaite « qu’il y ait un audit par territoire. »

Adrien Baron revient sur la baisse générale du nombre de bénéficiaires du RSA qui se constate partout sur le territoire.

Il reconnait que certaines zones sont plus privilégiées parce qu’il y a plus de porteurs de projets et qu’il faut inciter les porteurs de projets là où il en manque.

Le budget est adopté à l’unanimité.

Second point à l’ordre du jour, l’organigramme, une nouvelle organisation, élaboré en concertation avec toutes les parties concernées y compris les syndicats.

Qu’est-ce qui change ? C’est Jean-Philippe Courtois, premier vice-président qui l’explique.

« Réduire la complexité administrative, renforcer la proximité territoriale, améliorer les conditions de travail des agents, développer les compétences et les carrières pour doter el Département d’une organisation robuste et compétente », explique M. Courtois.

Un cabinet mandaté explique les changements.

A suivre.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​