Les vols avec arme à feu sur la voie publique ont augmenté de 63% en 2023 par rapport à 2022. Les autorités, inquiètes, ont tenu une conférence de presse.
Autour de Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre, Christophe Gavat, directeur territorial de la Police nationale, le général Vincent Lamballe, de la Gendarmerie nationale, commandant du groupement de Guadeloupe et Îles du Nord, Yohann Gauthier, substitut du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, qui était depuis trois ans en charge des vols à main armée au parquet pointois et part remplir d’autres fonctions.
En 2024, depuis le 1er janvier, il y a eu 209 vols à main armée (80% sont des vols avec arme à feu de poing) contre 178 en 2023 pendant la même période.
« Nous revenons, commente la procureure Calbo, au niveau des chiffres de 2015. » C’était une année particulièrement violente.
Christophe Gavat donne la typologie des vols à main armée. « Ils sont commis en soirée, pour le vol de bijoux en or, de portables, de deux-roues, souvent à plusieurs. »
« La circulation des armes à feu amène ce type de violence », intervient le général Lamballe. Il donne l’exemple de la brigade de gendarmerie de Saint-Claude qui connaît, alors qu’elle est généralement assez tranquille par rapport au reste du territoire, de plus en plus de vols à main armée. « Ces vols à main armée sont liés à l’introduction d’armes sur le territoire. c’est une caractéristique générale dans la Caraïbe. »
On ne peut s’empêcher de penser aux réunions de plus en plus fréquentes de l’OECE (Organisation des Etats de la Caraïbe Ouest) où le problème des armes à feu utilisées de plus en plus souvent dans des agressions est évoqué comme une plaie.
Christophe Gavat : « Les vols à main armée avec arme à feus ur la voie publique ont augmenté de 63%, entre 2023 et 2022. Il s’agit ce que l’on appelle une délinquance d’opportunité. Une délinquance rapide, l’arme au poing on braque quelqu’un pour lui prendre ce que l’on convoite… »
Christophe Gavat, directeur territorial de la Police nationale :
Pour lutter contre ces vols avec arme, plusieurs dispositifs ont été mis en place comme le Plan armes et le groupement spécial armes.
Le Plan armes expérimenté fin 2023 et mis en place en 2024 comprend 5 volets :
Le judiciaire
L’observation/renseignement
La coopération internationale pour lutter contre les trafics d’armes et contre les délinquants
La prévention
Le contrôle sur réquisition du parquet.
De plus, les différents service, police, douane, gendarmerie rapprochent les renseignements administratifs et les renseignements judiciaires pour être plus efficaces.
Un groupe de lutte contre les vols à main armée a été constitué, installé à la brigade de recherche de Pointe-à-Pitre. Depuis le début de l’année, il a traité 121 dossiers. 26 individus ont été déférés. Autre unité mise à contribution, la brigade de recherche du Moule, qui connaît de tous els délits commis en Grande-Terre.
Tous échangent avec la brigade de répression du banditisme de la Police nationale qui a été renforcée pour traiter les faits sériels.
Général Vincent Lamballe :
Côté parquet, la remontée d’information, le travail des équipes permet de regrouper les faits concernant des vols à main armée commis par des équipes en zone police et en zone gendarmerie.
Caroline Calbo évoque des affaires récentes symptomatiques : la Police nationale a mis fin aux activités d’une bande de onze personnes qui, du 3 juin 2023 au 16 janvier 2024, a commis 34 vols à main armée en bande organisée et tentatives de meurtres. Neuf d’entre eux sont en détention provisoire, les deux autres sont sans doute des mineurs…
Ce week-end, deux personnes, un homme et une femme ont agressé un couple dans une fête au Gosier. Il y avait de l’alcool, des rixes… et cette agression pour un collier. La police était là. Cinq individus ont été interpellés. Le couple a été condamné à deux et un an de prison ferme, les trois autres étaient mineurs.
Une affaire d’agression pour une chaîne commise le 12 mars 2024 a défrayé la chronique. Une vidéo a été faite par un observateur : on y voit un homme arraché de son scooter, projeté à terre. Deux hommes le rouent de coups, l’un d’eux lui tire dessus à plusieurs reprises. Depuis, cinq personnes ont été interpellées dont les deux agresseurs.
Autre affaire évoquée : entre le 23 et le 26 mars, une bande a sévi. Le 23 mars, à Pointe-à-Pitre, au cours d’un vol à main armée, une voiture est emportée. Elle va conduire les agresseurs sur plusieurs coups avant d’être interceptée. La bonne coordination entre fonctionnaires de police et gendarmes va permettre d’interpeller plusieurs personnes.
Le travail des forces de police et de gendarmerie pour enrayer cette envolée des vols à mai armée est patent.
Qui des peines prononcées ? Là aussi, ça suit d’autant que la procureurs Calbo a fait de cette lutte contre les vols à main armée l’u de ses priorités.
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre :
« La moitié des enquêtes pour des vols à main armée sont résolus. il y a trois types d’enquêtes : celles au long cours, sur plusieurs mois, qui permettent d’interpeller des bandes à tiroirs; celles en flagrance; celles qui sont résolues en quelques semaines. C’est un travail complexe. Ce qu’il faut retenir, affirme le général Lamballe, c’est que, en plus d’individus dangereux interpellés par les différents services, 400 armes sont retirées en 2023 de la circulation. »
