Fondée par Christelle Clairville Pierre-Joseph, la galerie Gaston offre un espace d’exposition en ligne aux artistes et artisans d’Outre-Mer qu’elle représente lors de salons en France hexagonale.
Spécialisée en marketing international et Business Development, Christelle Clairville Pierre-Joseph a travaillé dans l’événementiel, puis en marketing. En 2020, son employeur était une entreprise danoise, spécialisée dans l’électricité. Original…. Mais, ça c’était avant. Quand le Covid impacte le train-train de la planète en 2020, comme de nombreux autres Terriens, la jeune Guadeloupéenne s’interroge sur ses aspirations professionnelles. Son quotidien est-il en phase avec ce qui lui plairait vraiment ? À l’évidence, non. Des rencontres ici et là, en Guadeloupe, avec des artisans d’art, des artistes… confrontés à la même problématique – la difficulté à être visibles en dehors de leur territoire – éveille l’intérêt de la spécialiste du marketing.
Des visiteurs séduits par l’art créole
Le monde étant à l’arrêt à cette époque, Christelle Clairville Pierre-Joseph commence à plancher sur un projet de galerie en ligne. Les artistes qu’elle rencontre sont motivés pour une collaboration, la galerie en ligne, nommée Gaston, est lancée. « Quand l’activité est revenue à la normale, j’ai démarché des galeries et exposé lors de salons », poursuit la fondatrice de Gaston.
Et, les retours sont plutôt pas mal. Les visiteurs manifestent une curiosité certaine pour ces créations avec des matières venues d’ailleurs. « Le premier salon Maison et objet auquel j’ai participé m’a vraiment étonnée, commente Christelle. Sur notre stand dédié à l’art créole, les visiteurs étaient curieux de connaître les matériaux utilisés, les pièces d’artisanat d’art… Les retours étaient très positifs notamment pour Damalia, qui, après cette exposition, a pu vendre des pièces à des concept stores parisiens. Les visiteurs du salon ont vraiment été séduits par le travail et les matériaux utilisés qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. Il y avait notamment une série de céramique avec un tressage en bakoua, qui n’est pas vraiment connu en Europe ! »
De vraies opportunités pour les Ultramarins
Au fil du temps, des artistes de Martinique ont fait confiance à la galerie Gaston. La prochaine étape pour la fondatrice est de mettre sa vitrine hybride au service de créateurs de La Réunion et de la Guyane. « Aujourd’hui, les artistes viennent spontanément vers Gaston. Je travaille avec une vingtaine d’artistes. Je ne vise pas vraiment la quantité, mais plutôt la qualité. Mon objectif, c’est d’avoir des artistes de tous les territoires français, créoles, d’ici 3 ou 4 ans. »
Grâce à Gaston, l’art créole s’expose en ligne en un clic, et aussi lors des salons. Ce qui est moins fluide, en revanche, c’est l’acheminement des créations de la Guadeloupe, de la Martinique vers l’Hexagone. « À chaque fois qu’on participe à un événement à Paris, il faut planifier l’arrivée d’une palette, faire une demande en douane pour l’autorisation temporaire d’exposition… C’est vraiment beaucoup de paperasse au niveau douanier. »
Des contraintes administratives qui n’atteignent pas la motivation de Christelle, d’autant que les retours augurent de belles opportunités pour les artistes ultramarins dans l’Hexagone. La fondatrice de Gaston étudie la possibilité de conquérir d’autres marchés avec la Team France export.
Cécilia Larney