Le documentaire apporte un éclairage sur Gaston Monnerville, figure politique née en Guyane, et dont les combats pour l’égalité raciale et civique sont encore trop méconnus.
À l’occasion des trente ans de la disparition de Gaston Monnerville (1897-1991), le documentaire d’André Bendjebbar et Lionel Boisseau rend hommage à un homme d’Etat français au destin hors du commun.
Petit-fils d’esclaves, Gaston Monnerville est le seul président noir que le palais du Luxembourg ait connu. Président de la Haute Assemblée pendant vingt-deux ans, de 1947 à 1968, Gaston Monnerville a porté pendant son mandat la défense du Sénat et de la démocratie parlementaire en s’opposant fortement au général de Gaulle.
Artisan de la départementalisation
Député radical de Guyane en 1932, maire de Cayenne, sous-secrétaire d’État aux colonies, Gaston Monnerville obtient l’abolition du bagne en 1938.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Monnerville rejoint la Résistance et devient en 1946, aux côtés de Léopold Bissol, Aimé Césaire et Raymond Vergès, l’un des artisans de la départementalisation de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de La Réunion.
Lundi 6 décembre, à 20 h 05, sur Guadeloupe la 1e.
Un brillant orateur
Né de parents martiniquais en 1897 à Cayenne, Gaston Monnerville quitte la Guyane en 1912 pour l’Hexagone. Étudiant brillant à Toulouse, il devient avocat.
Devant la cour d’assises de Nantes, en 1931, il obtient l’acquittement de quatorze Guyanais inculpés pour meurtres et pillages après la mort suspecte, trois ans plus tôt, de Jean Galmont, un candidat aux législatives en Guyane. Ce procès des « insurgés de Cayenne » le révèle comme un orateur hors pair. Ce succès lui ouvre les portes d’une longue carrière politique.