Gaël Musquet : « Je veux faire évoluer le territoire qui m’a vu naître »

Météorologue, hacker éthique, Chevalier de l’ordre national du mérite, Gaël Musquet contribue à une meilleure préparation des populations face aux catastrophes naturelles.

Parti de Guadeloupe pour des études de météorologie, le champ d’intervention de Gaël Musquet pour la prévention des catastrophes naturelles, grâce à la technologie, s’étend de la Caraïbe au Japon, en passant par l’Amérique latine, les Etats-Unis, l’Afrique.

Il ne manque plus que la Nouvelle-Zélande et l’Australie au carnet de voyage de Gaël Musquet. Pour mieux comprendre ce qui anime le Guadeloupéen, météorologue, hacker éthique, il faut placer le curseur en 1989. Cette année-là, le 16 septembre, précisément, l’archipel de Guadeloupe subit les affres de l’ouragan Hugo. Un phénomène particulièrement dévastateur dont beaucoup se souviennent avec émotion. Jusqu’à cette nuit du 16 au 17 septembre 1989, Gaël Musquet, 9 ans, rêvait de tutoyer les étoiles.

Le passage du cyclone Hugo et les dégâts considérables engendrés, tant sur le plan humain que matériel, deviennent une vraie source de motivation pour le jeune Abymien. Les étoiles attendront ! En 2001, Gaël Musquet quitte la Guadeloupe pour des études de météorologie dans l’Hexagone.

Hand : Hacker Against Natural Disaster

De la Caraïbe au Japon, Gaël Musquet met son expertise au service des populations pour mieux faire face aux catastrophes naturelles.

« Dans mon cursus, j’ai étudié les instruments météo, précise le spécialiste. Ma formation initiale portait sur les instruments, la conception, l’installation de capteurs météorologiques. » Par la suite, Gaël Musquet se concentre sur le recueil et l’analyse de données, notamment au ministère de l’Ecologie en 2005.

Fondateur de l’association Hand (Hacker Against Natural Disaster), de l’observatoire de Vernon (Normandie), Gaël Musquet consacre son temps à la prévention des catastrophes naturelles en mettant la technologie au service des populations. Dans la Caraïbe, en Afrique, en Asie, au Japon, en Outre-mer, aux Etats-Unis, en Amérique latine…, en attendant la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Apprendre à aimer ce qu’il faut protéger

« Je me suis spécialisé dans les crises, les catastrophes naturelles, technologiques, qui ont des conséquences similaires qu’il faut gérer : le service n’est pas rendu, les infrastructures sont dégradées, les populations ne sont pas informées, ni nourries, ni soignées… Il y a des conséquences similaires à l’ensemble de ces catastrophes. »

Régulièrement, Gaël Musquet parcourt les territoires, collabore dans notre région à Caribe Wave, préparation annuelle face au risque du tsunami, mais aussi aux exercices d’évacuation dans les établissements scolaires, partage ses connaissances dans les médias… Une vraie passion qui l’anime au quotidien.

« Cette mission est chevillée à mon corps, avoue Gaël Musquet. Elle est aussi liée à l’éducation que j’ai reçue de mes parents : mon père m’a appris à aimer la Guadeloupe, ma langue maternelle… Aujourd’hui, c’est à, nous, adultes, d’apprendre à nos enfants à aimer ce qu’ils doivent protéger. »

En Martinique, le 4 mai, Gaël Musquet sera de retour en Guadeloupe, à partir du 8 juin, puis à nouveau en Martinique, du 11 au 14 juin, avant de poursuivre en Côte d’Ivoire. « Je ne peux pas expliquer à l’étranger comment se comporter avec les populations sans revenir aux fondamentaux de ce qui m’a amené à partir et m’éloigner de mon île ! »

Un observatoire astronomique en Guadeloupe

Si l’ouragan Hugo a été l’élément déclencheur pour sa formation postbac, Gaël Musquet n’a pas oublié pour autant son amour de jeunesse : les étoiles ! Ce passionné qui rêvait de devenir astronome ou astrophysicien envisage désormais de combler un vide en Guadeloupe en y construisant un observatoire dans les prochains mois.

« Avant de revenir dans mon île, il me fallait un poste qui me permet à la fois de bien gagner ma vie et en même temps, d’être utile au territoire qui m’a vu naître. À mes 40 ans, j’ai pu renouer avec mon rêve d’enfant : j’ai fondé et construit l’observatoire astronomique de Vernon sur une ancienne base militaire en Normandie. De là, je prépare des opérations pour la planète entière au service de la prévention des catastrophes naturelles. »

Cécilia Larney

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