Exposition. La Guadeloupe fait son sport

Les Archives départementales explorent leurs collections pour constituer une exposition originale, mémoire du sport en Guadeloupe, avec les nombreux champions d’hier et d’aujourd’hui que compte l’archipel.

Excursionnistes dans la forêt de Capesterre Belle-Eau, à la fin du XIXe siècle. (Archives départementales)

Douze panneaux déclinent la genèse des pratiques sportives en Guadeloupe, les classes sociales qui s’y attachaient, les lieux qui étaient dédiés au sport, le développement des différentes disciplines en Guadeloupe. Et, parce que dans le domaine sportif, la passion est le moteur essentiel, les clubs, associations qui ont œuvré pour faire émerger des champions.

Naturellement, les athlètes de Guadeloupe qui continuent à faire rayonner le territoire au national et à l’international font l’objet d’une séquence spéciale. Le sport en Guadeloupe représente une longue histoire qui ne pouvait être résumée en 12 panneaux : des QR Codes permettent au visiteur de l’exposition La Guadeloupe fait son sport d’accéder à d’autres pièces d’archives.

En plus de célébrer les athlètes guadeloupéens qui ont fait – et font – la fierté de l’archipel, en contribuant à construire la réputation de Terre de champions de la Guadeloupe, l’exposition remonte le fil de l’histoire pour permettre à une nouvelle génération de mieux se l’approprier. Tous les documents présentés sont issus des collections des Archives départementales.

Un clin d’œil aux Jeux Olympiques

« C’est à chaque fois une gageure d’utiliser nos documents : photos, revues, coupures de presse, rapports de clubs sportifs, plans d’équipement…, admet Ingrid Dumirier, chargée de l’action culturelle, responsable des Archives iconographiques et des archives privées aux Archives départementales. L’exposition permet de faire un clin d’œil aux Jeux Olympiques, mais elle est surtout un prétexte pour parler des structures du sport en Guadeloupe à partir des documents d’archives que nous avons. »

Au fil des panneaux, l’exposition fait un focus sur le sport dans le milieu militaire, chez les classes sociales aisées, avant d’évoluer, à partir des années 1910, en source de bien-être. Le sport est aussi abordé sous le prisme politique. Entre 1940 et 1943, « An tan Sorin », le sport est considéré « par l’Etat comme un bon moyen de propagande et de contrôle de la population… ».

Dès la fin du XIXe et dans les années 1960, le développement de la pratique sportive sur le territoire est soutenu par les écoles et les associations, fruit d’un engagement volontaire de bénévoles. Une action qui, par la suite sera prise en charge par l’Etat, notamment dans le cadre scolaire.

Pas de sport sans infrastructures

Certains aspects abordés dans l’exposition font écho à des questions qui sont toujours d’actualité : la pratique sportive au féminin et surtout, les infrastructures.

En l’absence d’infrastructures adaptées, la place de la Victoire, à Pointe-à-Pitre, était un des lieux privilégiés pour les démonstrations sportives. En 1937, l’implantation du stade de la région pointoise se fait aux Abymes, au Raizet, sur le site agricole de l’usine Darboussier, ancien stade de Dugazon. Les propriétaires de l’usine offrent le terrain. Géré par le club de l’usine, l’Amicale Club Darboussier, on l’appelle Stade Darboussier.

Dans La Bataille du Creps, article publié en décembre 1960 dans le Nouvelliste de la Guadeloupe, quotidien fondé par Hildevert-Adolphe Lara, annonce l’arrivée en Guadeloupe d’un Inspecteur général de l’Education physique missionné dans l’archipel et en Martinique (également candidate) pour l’implantation du CREPS.

Le vélo, une passion populaire

Excursion à la Soufrière dans les années 1920. (Archives départementales)

Sous la plume d’Omer Nininne – un régal -, on apprend que les élus locaux de l’époque, les sénateurs Bernier, Toribio, relayés par le député Monnerville et soutenus par le vice-recteur Chambon, ont activement œuvré pour que la Guadeloupe dispose d’un CREPS sur son territoire.

À partir de 1950, les sportifs guadeloupéens d’exception se distinguent en athlétisme, au football, basketball, dans la boxe, le culturisme, cyclisme, handball, judo, l’escrime…

Discipline reine en Guadeloupe, le vélo voit apparaître les premiers tours cyclistes amateurs, à partir des années 1900, avec l’importation des premiers véhicules.

Sport populaire, le football, également pratiqué par les groupements religieux et les Eclaireurs de France permet l’éclosion d’une réelle passion populaire à partir des années 1910 en Guadeloupe.

À partir d’octobre, La Guadeloupe fait son sport, 15e exposition itinérante des Archives départementales sera disponible pour les établissements scolaires, les médiathèques, les associations… Pour enrichir ses collections dédiées au sport en Guadeloupe, les Archives départementales envisagent de lancer une collecte de documents auprès des collectionneurs privés, des associations…

Exposition La Guadeloupe fait son sport, jusqu’au 30 octobre, aux Archives départementales, Bisdary, Gourbeyre. Du lundi au vendredi, de 8 heures, à 13 h 45 (jusqu’au 23 août). Lundi, mardi, jeudi, de 8 à 13 heures et de 14 heures, à 16 h 45, mercredi et vendredi, de 8 heures à 13 h 15 (jusqu’au 26 août). Tél. 05 90 81 13 02.

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