Européennes. Sylvie Gustave dit Duflo : « Le réflexe Outre-mer au cœur de nos priorités et de notre action »

Sylvie Gustave dit Duflo est candidate aux européennes. Elle est en 15e position sur la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer.

Candidate aux Européennes porterez-vous le message politique d’Emmanuel Macron ?

Je suis candidate sur la liste de la majorité présidentielle « Besoin d’Europe » portée par Valérie Hayer.Je défends le bilan européen et l’ambition européenne du président Emmanuel Macron. 

Sous l’impulsion du président Macron depuis 2017 et grâce à l’action des députés de la majorité présidentielle au Parlement européen depuis 2019, nous avons gagné de nombreuses batailles pour une Europe plus forte, moins naïve, qui agit pour tous ses territoires et tous les citoyens.

Avec le retour de la guerre aux portes de l’Europe, et alors que les défis climatiques, sociaux et économiques s’intensifient : nous avons conscience que nous sommes à un moment de bascule au niveau européen, et je partage la conviction que nous avons impérativement Besoin d’Europe pour relever ces grands défis.

Cette Europe que nous voulons défendre, que nous voulons continuer de construire doit être au service de tous les territoires, y compris des Outre-mer.

C’était donc important que je figure en bonne position sur cette liste, c’est un message fort envoyé par le président Macron pour réaffirmer le soutien aux Outre-mer et à tous les Ultramarins.

Si le message va à l’encontre des intérêts des Outre-mer que ferez-vous ? Et si

Dans le programme porté par la liste Besoin d’Europe, nous mettons le « réflexe Outre-mer » au cœur de nos priorités et de notre action.

Ce réflexe, c’est l’adaptation des normes, des règles européennes aux spécificités de nos territoires. Ce réflexe a été porté et défendu par les Députés de la majorité présidentielle lors du précédent mandat, et il continuera d’être la boussole de notre action pour les Outre-mer au Parlement européen au cours du mandat à venir.

C’est grâce au réflexe Outre-mer que nous avons gagné de nombreuses batailles pour les Outre-mer : pour consolider les budgets européens dédiés aux Outre-mer, pour défendre notre agriculture et notre production locale notamment avec le POSEI, pour adapter les législations du Pacte Vert européen aux réalités locales de nos territoires.

Avec cette boussole, nous continuerons de défendre les intérêts des Outre-mer. Notre groupe politique, Renew Europe, est celui qui fait les majorités au Parlement européen : ce rôle central nous permettra de maintenir le même niveau d’exigence et d’ambition dans les prochains combats européens à gagner pour les Outre-mer.

Trois dossiers des Outre-mer qu’il faut soutenir à Bruxelles ?

Défendre les Outre-mer à Bruxelles ne peut pas se résumer à trois dossiers.

Mais si on doit hiérarchiser les priorités, je dirais :

1. Le soutien au développement de nos territoires. Avec les fonds structurels, c’est plus de 5 milliards d’euros de fonds européens pour nos régions ultrapériphériques françaises sur la période 2021-2027. 20% des fonds de cohésion européens alloués à la France vont aux Outre-mer.  C’est 638 millions d’euros pour mon territoire, la Guadeloupe. En Outre-mer, les fonds européens sont autant un bouclier social qu’un accélérateur de notre développement économique. On va rapidement entrer dans la période de renégociation des budgets européens : on devra impérativement préserver les budgets dédiés aux Outre-mer pour financer des investissements structurants pour nos territoires.

2. La préservation de notre biodiversité et mieux s’adapter au changement climatique. Les Outre-mer sont en première ligne des effets du changement climatique : catastrophes naturelles, sécheresses, érosion du littoral, effondrement de notre biodiversité… Pour nous, ultramarins, il est vital de préserver nos écosystèmes et de nous adapter aux bouleversements climatiques. Dans le mandat à venir, nous porterons avec la Délégation de la majorité présidentielle un Pacte bleu européen pour la préservation de nos Océans, et nous le construirons évidemment avec les Outre-mer.

3. Le rayonnement de nos territoires dans une dimension culturelle, mais aussi géostratégique. Les Outre-mer font rayonner l’Europe sur tous les Océans. Nos territoires sont situés à des carrefours géographiques et cultures avec les Amériques, l’Afrique, sur l’Axe Indopacifique. L’Europe doit pouvoir miser sur nos territoires, véritables atouts géostratégiques, pour répondre aux grands défis auxquels nous faisons face.

La PAC favorise la canne et la banane. Que deviennent les petits producteurs agricoles ?

Le POSEI est le programme européen mis en place pour protéger et structurer l’agriculture de nos Outre-mer. Chaque année c’est 278 millions d’euros qui sont alloués à la défense du monde agricole ultramarin.

Si la canne et la banane bénéficient de financements européens, ce ne sont pas les seules filières. Le POSEI finance aussi les filières de diversification agricole, notamment les filières d’élevage et les filières fruits et légumes.

Il est important de ne pas opposer nos productions, mais bien de travailler ensemble au renforcement de notre sécurité alimentaire, et au maintien d’emplois agricoles dans nos territoires. C’est indispensable pour atteindre l’objectif d’autonomie alimentaire dans nos territoires.

La France possède la deuxième zone économique exclusive grâce aux Outre-mer.

Outre-mer qui importent du poisson congelé pour sa consommation. Cherchez l’erreur ?

Nous avons besoin de travailler à la structuration de nos filières, vous avez raison. Nous importons trop de poisson, tant en Outre-mer que sur le continent. Plus de 60 % du poisson consommé en Europe est importé ! On doit faire mieux.

Nous avons eu des avancées majeures grâce à l’engagement du Président de la République et la mobilisation du gouvernement pour autoriser les aides au renouvellement des flottes de pêches dans les Outre-mer. Agissons donc tous ensemble : État, collectivité, monde de la pêche, société civile pour restructurer notre filière pêche : nous en avons les moyens.

Les collectivités d’Outre-mer sont-elles un bon usage des fonds européens ? La misère y est de plus en plus visible !

Les fonds structurels sont gérés au niveau local et non au niveau européen. C’est une bonne chose. Je crois qu’il est important que nos élus puissent définir les priorités pour chaque territoire et que ça ne soit pas décidé à Bruxelles.

Il y a des contrôles sur l’utilisation des fonds. Et nos régions ne sont pas des mauvais élèves. Bien au contraire. Sur la période 2014-2020, les régions ultrapériphériques sont celles qui ont le meilleur taux de consommation des fonds européens, toutes catégories de régions confondues ! Nous pouvons être fiers.

Mais les défis sont encore nombreux dans nos territoires : lutte contre la pauvreté, bataille pour l’emploi, développement économique… Ce sont nos priorités, et l’Europe est un partenaire indispensable pour relever ces défis.

Des pays qui ne sont pas des démocraties s’intéressent aux Outre-mer français et sont soupçonnés de financer les indépendantistes ici ou là. Faut-il fermer les yeux ?

Il faut être très vigilant. Nous sommes directement ciblés par des puissances étrangères, en particulier la Russie, qui veulent s’attaquer à nos élections, à nos démocraties. L’Europe a pris conscience des menaces et s’arme pour mieux combattre ces ingérences, notamment pour les élections européennes à venir.

Tous les territoires sont visés, y compris les Outre-mer. Ne soyons pas naïfs, nous devons au contraire ouvrir les yeux. De nombreux acteurs étrangers convoitent nos ressources, nos richesses, nos modes de vies, et combattent nos valeurs. Nous devons être très attentifs et nous protéger face aux menaces y compris dans nos territoires ultramarins qui sont en première ligne des convoitises dans des régions où les puissances étrangères cherchent à étendre leur influence.

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