L’annonce d’une « remise massive », 20, 30, 40 centimes ou plus sur le prix des carburants par TotalEnergies a redonné confiance aux consommateurs qui ne supportaient plus cette hausse moyenne constante du prix des carburants depuis six mois. Sauf que… c’est pas pour nous !
Sauf que… dans les Antilles françaises et en Guyane c’est le préfet qui fixe les prix, pour tous les carburants, pour toutes les stations quelles que soient leurs enseignes. Donc, la baisse ne s’appliquera pas, sauf décision du nouveau ministre des Outre-mer Jean-François Carenco. Il lui faudra convaincre la SARA, raffinerie qui n’est pas propriété (plus) de TotalEnergies, et les autres enseignes (Esso, Vito, etc.).
« Du 1er septembre au 1er novembre, TotalEnergies baissera le prix des carburants pétroliers vendus en stations de 20 cts €/litre par rapport aux prix formés sur les cotations des marchés internationaux, puis de 10 cts €/litre du 1er novembre au 31 décembre », précisait TotalEnergies fin juillet.
Pressée par le gouvernement
L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre. Enfin !
TotalEnergies entend ainsi profiter de ses 15 milliards de bénéfices l’an dernier, des presque 5 milliards engrangés depuis le début de cette année, pour faire du social. Pressée par le gouvernement et la clameur publique.
Pour se redonner une certaine virginité TotalEnergies plaide :
« Nos raffineries françaises constituent en effet un outil industriel qui contribue à la sécurité énergétique du pays, emploie directement près de 5 000 salariés et dans lequel nous investissons plusieurs centaines de millions d’euros pour assurer leur modernisation comme à Donges ou leur transformation comme à Grandpuits. Elles ont dû faire face à des pertes de plus de 1 milliard d’euros durant la période du Covid en 2020 et 2021, pour lesquelles TotalEnergies n’a sollicité aucun soutien d’aucune sorte de la part de l’Etat et qui sont loin d’être compensées par l’environnement favorable actuel. Avec ce programme massif de réduction des prix dans nos stations, nous espérons que cet engagement dans la durée, qui sera entendu par nos clients, le sera également par la représentation nationale. »
Bruno Le maire félicitait cette initiative :
Une négociation
pour obtenir plus
De plus, le gouvernement serait en effet en train de négocier un accord avec les députés LR pour maintenir la ristourne et même l’augmenter sensiblement.
Un geste pour tous, donc, plutôt qu’une aide ciblée comme c’était prévu initialement pour la fin d’année. Sauf que…
En clair, dans le meilleur des scenarii, le prix aurait pu baisser de 60 centimes par litre de carburant à la rentrée.
Sauf que… c’est pas pour nous !
En effet, dans nos régions ultramarines, c’est le préfet qui fixe les prix depuis le décret Lurel de 2013 sensé éviter que les enseignes s’entendent et pressurent les automobilistes.
Article 1
« Dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique, le préfet fixe les prix maximum des produits pétroliers dans les conditions prévues par le présent décret. Ces prix sont calculés en fonction des coûts supportés par les entreprises et de la rémunération des capitaux ou, le cas échéant, de leur marge commerciale. »