La Soufrière de Saint-Vincent est entrée en éruption vendredi 10 avril. C’est la première fois depuis quatre décennies. Depuis jeudi le gouvernement a décidé l’évacuation de milliers d’habitants de cette petite île.
Les volcanologues surveillaient ce volcan depuis la fin de 2020 car un nouveau dôme de lave était apparu et ne cessait de croître depuis. Chaque jour ou presque les volcanologues de l’Université des West Indies tenaient le monde au fait de la croissance du dôme.
Les premiers jours, posés en hélicoptère, les volcanologues se faisaient photographier à côté du petit monstre. L’un d’eux a même cueilli avec une pelle un échantillon du dôme pour voir de quoi il était constitué. Depuis, bien sûr, la curiosité s’est calmée pour laisser place à des études et des prospectives… De plus en plus inquiétante.
On sait bien que ce volcan peut être dangereux car la zone des Petites Antilles, sont des plaques tectoniques, américaines à l’est qui plongent sous la plaque Caraïbe à l’ouest.
Les processus magmatiques qui en résultent produisent, là où la couche de roches et de terre est fragile, en surface, des « volcans gris », comme on les appelle, car leurs éruptions sont souvent explosives avec des panaches de cendres qui montent à des kilomètres de hauteur et qui s’accompagnent parfois de nuées ardentes destructrices. A tout le moins, au moment de leur redescendes, des couches grisâtres sur les paysages avoisinants.
« Les scientifiques de l’observatoire de Belmont ont confirmé une éruption explosive du volcan de la Soufrière à 8 h 40 (12 h 40 GMT) ce matin. Des colonnes de fumée s’élevant jusqu’à 8 km de haut ont été observées », a rapporté le bulletin officiel de l’organisme national de gestion des urgences du gouvernement de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
« Toutes les personnes dans la zone rouge de danger volcanique sont priées d’évacuer immédiatement », précise le bulletin, soit environ 30 000 habitants d’une île de plus de 100 000 habitants.
« Des cendres ont commencé à retomber sur les flancs du volcan et des bourgades adjacentes, dont Chateaubelair et Petite-Bordel », a tweeté le centre de recherche sismique de l’université des West Indies à Trinité-et-Tobago, autre archipel antillais.
Le centre de recherche lors d’une conférence de presse, avertit que « l’éruption explosive durerait probablement plusieurs jours voire plusieurs semaines ».