C’est sans doute l’élu qui a le plus vite pris l’ampleur de la situation. Eric Jalton, maire des Abymes, en Guadeloupe, président de Cap Excellence, a sitôt le début de la pandémie liée à la Covid-19 fermé les services municipaux et de Cap Excellence à chaque confinement, incité les agents qui assurent des tâches d’administration à travailler en télétravail, incité les élus à des réunions en visioconférence.
On ne compte plus les communiqués, les interventions de l’élu des Abymes, fils de médecin, chirurgien-dentiste lui-même, pour dire à la population de se protéger, d’éviter les contacts, les rassemblements.
Jusqu’en juillet dernier, certains élus s’amusaient de cette attitude…
Depuis les centaines de morts de juillet, août et septembre, et la mobilisation des élus sur tous les fronts ont rendu ses avertissements prophétiques.
Eric Jalton prend
le risque d’une sanction
Aujourd’hui, Eric Jalton n’a pas changé qui reste méfiant. Cependant, la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale pour les soignants et les sapeurs-pompiers heurte sa sensibilité de démocrate. L’obligation vaccinale lui semble une atteinte à la sphère privée de tout individu.
Dans un message que son équipe diffuse sur les réseaux sociaux, il rassure les agents en contact avec des malades ou des personnes fragiles. Il ne sanctionnera pas les réfractaires à la vaccination. Cependant, la loi lui impose, en qualité de magistrat municipal, de rappeler la loi. Quant à son application stricte… il prend le risque de se faire sanctionner. Il le sait et l’assume.
« Je ne sanctionnerai aucun agent
au niveau financier, sur son salaire,
ni au niveau disciplinaire. »
« Je rappelle encore une fois que je suis contre toute sanction disciplinaire ou financière contre les agents qui ne veulent pas se faire vacciner en leur âme et conscience, prévient-il. Au départ de tout cela, il y a une loi votée par le Parlement de la République. La loi s’applique en France. Il est de mon devoir, en tant que maire, de rappeler aux agents la loi. Mais, pour ce qui concerne le volet sanction, je ne sanctionnerai aucun agent au niveau financier, sur son salaire, ni au niveau disciplinaire. J’informe de la loi de la République en ma qualité de maire, de magistrat. Je suis tenu de le faire. Mais je le dis : je n’appliquerai aucune sanction contre les agents qui, le cas échéant, refuseraient de se voir appliquer cette loi. Pour ce cas d’espèce, évidemment, je ne suis pas hors la loi, mais ceci est particulier et je ne sanctionnerai pas des agents de la collectivité qui ne veulent pas se voir appliquer cette loi. »