C’est devenu non seulement récurrent mais de plus en plus difficile à supporter parce que les sargasses ne viennent plus pour trois mois sur nos côtes de Guadeloupe et Martinique, mais elles viennent de plus en plus longtemps. Il y a trois ans, on n’en voyait plus à partir du mois de juin. Fin juillet, elles débarquent toujours et polluent nos côtes.
Entre Saint-François et les Saintes, mais aussi à Marie-Galante, La Désirade, les arrivées de sargasses sont préjudiciables non seulement à l’aspect du littoral dans un archipel touristique, mais aussi pour la santé des Guadeloupéens : nausées, maux de tête ne sont pas rares.
Une prise
de conscience ?
Un deuxième plan sargasses devrait être mis en place d’ici la fin de l’année pour lutter contre l’invasion en Martinique et en Guadeloupe.
« Le gouvernement que je représente, et bien sûr le ministre de l’Outre-mer, sont tout à fait prêts à présenter et préparer un deuxième plan sargasses qui a vocation à être publié d’ici la fin de l’année 2021 (…) « Les sargasses sont un problème sanitaire majeur, et nuisent également au tourisme », a déclaré Mme Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, devant l’Assemblée nationale, en réponse à une question de la députée de Martinique, Josette Manin.
Ce plan devra permettre, a dit la ministre « d’améliorer encore la collecte et le traitement avant échouement, notamment avec des barrages proche des côtes, voire un broyage en mer qui a vocation à mieux utiliser les résultats des projets de recherche et d’innovation et de faire avancer la connaissance en matière de santé. »
Il s’agira aussi de « sécuriser les règles de financement de la solidarité nationale pour avoir des financements plus pérennes. »
Une concertation
à la rentrée
« La concertation locale sur ce plan sera lancée dès la rentrée, c’est donc avec les élus locaux, les élus de nos territoires, les communes en première ligne, que ce plan sera et lancé », a assurée la ministre.
Le gouvernement a mis en place un premier plan de lutte contre les Sargasses en 2018, qui a bénéficié de « 11 millions d’euros de financements de l’Etat » pour les équipements et les opérations de collecte, a rappelé Mme Wargon.
Ce plan a selon elle également permis la mise en place d’un réseau de suivi et de prévision des échouements et a surtout « rendu possible un effort important en matière de recherche et d’innovation avec l’Agence nationale de la recherche (ANR) à hauteur de 8,5 millions d’euros en 2019. »
Ces algues, qui prolifèrent dans la région caribéenne depuis 2011, dégagent quand elles pourrissent sur le rivage des émanations nauséabondes et toxiques qui dérangent les riverains et découragent les touristes.
André-Jean VIDAL