Le Syndicat des Indépendants et des TPE est un syndicat patronal, interprofessionnel, dédié aux artisans, commerçants, libéraux et dirigeants de TPE. Il a mené une enquête sur l’équilibre personnel et professionnel des dirigeants de TPE.
L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle est une réelle problématique pour les dirigeant(e)s de TPE, pourtant souvent peu prise en compte dans les études économiques et sociales.
Ces derniers jonglent en permanence entre les exigences de leur entreprise et leurs responsabilités personnelles, une réalité souvent ignorée.
Alors que la plupart des études sur le bien-être au travail s’intéressent aux salariés, les dirigeants de TPE font face à des enjeux différents.
Contrairement aux structures plus importantes, ils n’ont pas toujours les ressources ou le soutien nécessaire pour déléguer ou organiser leur temps efficacement. Les statistiques nationales englobent souvent les TPE dans des catégories plus larges, gommant ainsi les spécificités de ces entrepreneurs qui, bien souvent, sont seuls à la tête de leur activité.
Le SDI souhaite mettre en lumière la difficulté pour les artisans, commerçants et dirigeants de TPE à trouver un équilibre entre leurs obligations professionnelles et leur vie personnelle. Ces dirigeants représentent 98% du tissu économique en nombre, et leur bien-être a un impact direct non seulement sur leur entreprise, mais aussi sur leur famille, leurs salariés ainsi que sur l’économie locale.
Au quotidien, ces dirigeants sont confrontés à différents défis allant de la pression financière aux contraintes administratives, tout en devant préserver du temps pour leur famille et leur vie sociale.
Cet équilibre, précaire et souvent mis à l’épreuve, mérite une attention particulière afin d’apporter des solutions adaptées aux réalités de ces dirigeants.
Quels enseignements tirer de cette enquête ? 74% des sondés pensent que le fait d’être chef d’entreprise est un frein à la vie sociale. 50% ne trouvent pas d’accord entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. 52% ont leur conjoint qui travaille dans une autre entreprise. 72% des indépendants ont pensé à tout laisser tomber et à prendre une activité salariée.
En conclusion.
Une des principales conclusions de cette enquête révèle que 50 % des dirigeants de TPE éprouvent des difficultés à équilibrer leur vie professionnelle et personnelle, et encore plus à maintenir une vie sociale.
Ceci est lié aux exigences notamment en termes de temps que requiert la gestion de leur entreprise surtout quand on constate la complexité et le temps nécessaire uniquement pour remplir les tâches administratives.
Des dirigeants souvent isolés en raison d’une charge mentale importante : des dirigeants de TPE, souvent seuls à la tête de leur entreprise, se retrouvent confrontés à des difficultés spécifiques.
En effet, ils sont les seuls responsables devant les administrations, les salariés, les clients et les fournisseurs.
Ainsi, ils n’ont personne vers qui se tourner pour la gestion quotidienne et juridique de leur entreprise, faute des moyens financiers nécessaires pour faire appel à des ressources internes et/ou externes.
La charge mentale provient ainsi du fait que chaque décision prise par un dirigeant de TPE est engageante envers ses collaborateurs mais aussi indirectement sur son patrimoine personnel, gage des dettes de l’entreprise.
En conséquence de cette charge mentale, 72% des dirigeants envisagent de cesser leur activité pour devenir salariés afin de s’assurer des revenus stables, de se décharger de toute responsabilité engageante vis à vis de leur patrimoine, de regagner un temps de travail hebdomadaire convenable et enfin une couverture sociale nettement améliorée.
Un fort impact sur la vie de famille à tous les niveaux : l’enquête met en avant que dans 48% des cas, l’entreprise est la seule source de revenus pour le foyer. Ainsi la fermeture de cette dernière affecterait énormément les ménages, ce qui ajoute une pression importante quant aux problèmes de trésorerie.
En effet, un responsable de TPE travaille en moyenne 50 heures/semaine dont 8 heures consacrées à l’administratif.