Entrepreneuriat. Défis et opportunités en milieu insulaire

Le colloque MEIICI (Management, Entrepreneuriat et Innovation en Contexte Insulaire ou Isolé) réunit, à l’Université des Antilles (pôle Guadeloupe), un panel d’experts, d’universitaires et de professionnels de Guadeloupe et d’ailleurs (Papouasie Nouvelle-Guinée, Maroc, Cameroun, La Réunion, Québec…) pour explorer les défis et opportunités du développement entrepreneurial en milieu insulaire et isolé.

Débuté jeudi 20 mars, le colloque MEIICI a placé la première journée sous le signe de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Les allocutions d’ouverture ont posé les bases des réflexions à venir. Parmi les intervenants, le Pr Michel Geoffroy, président de l’Université des Antilles, le Pr Alain Maurin, doyen de la Faculté SJE et directeur du CREDDI*, ont insisté sur « l’importance de la recherche en sciences de gestion pour accompagner les territoires insulaires vers des modèles économiques plus résilients et innovants ».

Parmi les nombreuses communications scientifiques qui ont ponctué la journée, l’intervention du Dr Fabienne Alvarez a particulièrement retenu l’attention. Maîtresse de conférences en management et en sciences de gestion au laboratoire CREDDI de l’Université des Antilles, et membre du comité d’organisation avec Débora Allam-Firley, Claudya Parize, René Santenac, elle a présenté, aux côtés du Pr Félix Zogning, titulaire à l’Ecole de gestion de l’Université de Sherbrooke, expert en accompagnement entrepreneurial, gouvernance et internationalisation des PME, président du Conseil pour l’innovation et l’écosystème entrepreneurial, engagé dans le soutien à la croissance des entreprises, une étude approfondie sur l’incubation et le mentorat dans l’entrepreneuriat. Leur travail s’est focalisé sur les impacts de ces dispositifs d’accompagnement sur la réussite des entrepreneurs des communautés noires du Québec.

Incubateurs et mentorat, des tremplins vers la réussite

Fabienne Alvarez, René Santenac et Débora Allam-Firley, maîtres de conférences, co-organisateurs du colloque.

Le Dr Alvarez a souligné le rôle essentiel des incubateurs et des programmes de mentorat dans la structuration et la pérennisation des projets entrepreneuriaux. En analysant les cas de plusieurs entrepreneurs issus de ces communautés, elle a mis en lumière les freins spécifiques rencontrés, notamment l’accès limité aux financements et aux réseaux professionnels et comment l’accompagnement adapté peut permettre de lever ces obstacles.

Son intervention a suscité un vif intérêt et a donné lieu à une discussion animée autour des meilleures pratiques en matière d’appui entrepreneurial. Les échanges ont mis en évidence l’importance de modèles d’accompagnement personnalisés, adaptés aux contextes spécifiques des entrepreneurs issus de milieux isolés ou minoritaires.

« Cette manifestation scientifique permet de diffuser des résultats de recherche qui nous semblaient intéressants à la fois pour les entreprises du territoire et pour les décideurs, explique le Dr Fabienne Alvarez. L’intérêt, c’est d’échanger sur nos perspectives à partir de zones géographiques différentes, de cultures différentes, mais autour d’un sujet commun et de préoccupations communes. »

Dynamique entrepreneuriale et diversité

Au-delà de cette intervention marquante, la première journée du colloque a été rythmée par plusieurs sessions thématiques, dont Dynamique entrepreneuriale et diversité où ont été abordées les compétences linguistiques et culturelles spécifiques nécessaires à l’île de La Réunion, ainsi que les effets des perspectives temporelles sur la motivation au travail en Polynésie.

Avant la synthèse des travaux, ce vendredi 21 mars, la table-ronde, animée par le Pr Catherine Karyotis donnera la parole aux professionnels autour du thème, Entreprendre et innover autrement : des pratiques gagnantes pour tous : partages d’expérience en matière d’innovation durable. « Nous évoquerons les bonnes pratiques en matière d’innovation dont peuvent s’inspirer les entreprises de notre territoire, les dynamiques entrepreneuriales, les dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat qu’on peut observer dans d’autres territoires et dont on peut s’inspirer pour accompagner plus efficacement les entrepreneurs », précise le Dr Alvarez.

L’implication des chercheurs et des experts démontre que les défis entrepreneuriaux en milieu insulaire et isolé nécessitent des réponses adaptées, innovantes et durables. Avec un tel dynamisme, le colloque MEIICI s’affirme comme un rendez-vous incontournable pour penser et construire l’avenir de l’entrepreneuriat en contexte insulaire.

Mamadou Mactar

*CREDDI : Centre de recherche en économie et en droit sur le développement insulaire
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