Salarié suspendu du CHU, Denis Deloumeaux entame une grève de la faim

Sur le parking du CHU de Guadeloupe, ce samedi matin, Denis Deloumeaux organise l’espace où il mènera son action pour dénoncer l’obligation vaccinale et ses conséquences sur la vie de pères et mères de famille suspendus.

Embauché au CHU de Guadeloupe, en 1992, en tant qu’adjoint administratif, Denis Deloumeaux avait intégré le service Pharmacie de l’hôpital en octobre 2021. Suspendu depuis le 27 octobre 2021 pour « non-conformité avec la loi sur l’obligation vaccinale », il a décidé d’entamer une grève de la faim à partir de ce samedi 12 février.

« Je mène cette action pour dénoncer l’injustice et surtout pour qu’on arrête « d’emm… » les suspendus, explique Denis Deloumeaux. Nous devons réintégrer nos postes pour aider les collègues qui sont à l’intérieur. Parmi ceux qui travaillent, ils sont nombreux à être en difficulté. Certains sont en burn-out. D’autres sont déjà en consultation psychiatrique. Il y a eu trop de mensonges : il faut que la population se manifeste pour que cela cesse ! »

« A la rue, sans aucun revenu. »

Près du piquet de grève devenu le lieu de vie des salariés suspendus, Denis Deloumeaux a installé palettes et cartons sous un chapiteau.

Denis Deloumeaux avec Gaby Clavier, de l’UTS-UGTG.

« Sur la planète entière, on nous a déshumanisés. J’aimerais qu’on retrouve notre vie d’avant, le sens de l’humanité. Ce qui est fait au nom de l’obligation vaccinale à des pères et mères de famille qui n’ont commis aucune faute, n’est pas normal. Ils se retrouvent à la rue, sans aucun revenu. Beaucoup ont des enfants qui font des études en dehors de la Guadeloupe et ils se retrouvent aussi en difficulté. »

Beaucoup sont fichés à la Banque de France. Certains ont vendu leur véhicule. D’autres ont abandonné leur projet immobilier… Dans ce marasme, la solidarité familiale est un soutien de poids.

Cécilia Larney

Détresse psychologique

Aux problèmes financiers, s’ajoutent, pour certains suspendus une détresse psychologique. Une situation à laquelle ils essaient de faire face collectivement. « On vient sur le piquet de grève comme on l’aurait fait si on allait au travail, commente Denis Deloumeaux. Sur place, on retrouve des collègues, chacun raconte son expérience, ses difficultés… ce qui crée une cohésion au niveau du groupe. Certains ne viennent plus sur le piquet de grève parce qu’ils sont déjà atteints psychologiquement.  Notre force, c’est le soutien des Guadeloupéens. Mais, psychologiquement, ce n’est pas évident pour des pères et mères de famille plongés dans cette situation. »

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