Elodie Nestor : « La jeunesse est plurielle, active »

Infirmière, impliquée dans le milieu associatif*, Elodie Nestor est cosignataire de la Lettre de la jeunesse guadeloupéenne face à la crise sociale que traverse la Guadeloupe.

Qu’est-ce qui vous a incitée à cosigner La Lettre de la jeunesse ?

On entend beaucoup parler de la jeunesse, mais la jeunesse s’exprime très peu. Cette lettre, c’est une façon de dire que la jeunesse, ce n’est pas uniquement celle qui est sur les barrages. La jeunesse est plurielle, active et nous en faisons partie. Cette lettre reflète notre ressenti sur la situation et ce besoin que nous avons de nous exprimer. On ne nous entend pas. La situation devient urgente.

Quelle est la prochaine étape, après la diffusion de votre Lettre ouverte ?

Nous voulons rester en contact avec les jeunes qui sont sur les barrages, recenser leurs demandes, discuter avec eux pour faire remonter les informations et proposer des solutions. On a l’impression qu’il y a un dialogue de sourds entre les jeunes et les élus. On veut être un relais entre eux.

Votre lettre souligne les difficultés que rencontrent certains jeunes, tant au niveau de la formation que de l’insertion professionnelle. Etait-ce votre cas ?

Oui. Il y a plus de 10 ans, j’ai voulu faire mes études d’infirmière en Guadeloupe, mais il n’y avait pas de place en Guadeloupe. J’ai dû faire mes études à Paris. Une fois diplômée, j’ai voulu travailler en Guadeloupe, mais je n’ai pas été retenue parce que je n’avais pas d’expérience. Pourtant, dans le milieu de la santé, on manque de personnel soignant. J’ai dû repartir pour acquérir de l’expérience avant d’être embauchée en Guadeloupe.

C’est très fréquent que des jeunes qui ont des compétences, qui sont formés, n’arrivent pas à être embauchés localement. Même quand il y a des possibilités, on n’y a pas accès. Quand on est Guadeloupéen et qu’on veut travailler sur son île, ce n’est pas forcément évident.

Propos recueillis par Cécilia Larney

*Elodie Nestor est membre de GAM et de l’association Likid chokola, qui accompagne les femmes atteintes d’endométriose et leur entourage.
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