Post-doctorante à l’Institut Pasteur de Guadeloupe, la Finistérienne Elodie Calvez est l’une des 35 lauréates du Prix Jeunes talents L’Oréal-Unesco qui valorise les femmes engagées dans la recherche scientifique.
L’histoire d’Elodie Calvez avec les moustiques débute en Nouvelle-Calédonie, après son master à Brest. Un contrat en service civique à l’Institut Pasteur lui permet de découvrir « le monde complexe, mais passionnant des arbovirus, les virus transmis à l’homme par les moustiques, entre autres ». Puis, viendra le Laos, et la Guadeloupe, depuis mars 2021.
Elodie Calvez travaille sur un vrai problème de santé publique dans nos territoires. Elle étudie les interactions entre les virus et les moustiques, principalement les virus de la dengue, du zika, du chikungunya.
Virologie, génétique, entomologie médicale…
« Plus spécifiquement, dans le projet pour lequel je travaille à l’Institut Pasteur de Guadeloupe, explique Elodie Calvez, j’essaye de comprendre comment les bactéries et nutriments présents dans l’eau où grandissent les moustiques peuvent influencer le développement des moustiques et la transmission du virus. »
En Nouvelle-Calédonie, elle s’est surtout intéressée à la transmission du zika par les moustiques, et aussi de la dengue. Désormais spécialiste de cette problématique, Elodie Calvez évolue dans un secteur pluridisciplinaire (virologie, génétique, entomologie médicale…) qui lui permet « de se sentir utile ».
Trois lauréates pour la Guyane et la Guadeloupe
« Très tôt, j’avais envie d’exercer un métier qui serait utile à la société, confie la chercheuse. Aujourd’hui, la recherche scientifique me permet de combler ma curiosité très élevée pour comprendre ce qui se passe autour de moi. Les arbovirus, c’est un sujet passionnant ! »
Conçu pour valoriser et encourager l’excellence scientifique au féminin, le Prix jeunes talents L’Oréal-Unesco a récompensé 35 doctorantes et post-doctorantes sur 660 candidatures reçues pour l’édition 2022. Avec Opale Coutant et Christine Barul, Elodie Calvez fait partie des chercheuses primées pour la Guyane et la Guadeloupe.
« C’est une fierté de voir que notre projet de recherche a été sélectionné par des membres du jury qui sont reconnus dans le domaine scientifique, précise Elodie. La remise des prix, à Paris, a été l’occasion d’échanger avec énormément de jeunes femmes talentueuses. »
« Elles m’ont insufflé le goût de l’excellence. »
Un prix qui lui permet de mieux prendre conscience de la place de la femme dans la science.
« J’ai eu la chance d’évoluer dans des laboratoires dirigés par des femmes, ou essentiellement composés de femmes, reconnaît Elodie. Pour moi, la place de la femme dans la science est un peu normale.J’ai eu d’excellents modèles féminins qui m’ont insufflé le goût de l’excellence. »
Dans les prochaines années, Elodie Calvez entend bien poursuivre dans la recherche, une véritable passion. Moustiques et virus n’auront donc pas de répit !
Cécilia Larney