La styliste guadeloupéenne, Eliette Lesuperbe figure parmi les invités du prestigieux FIMO228, festival de la haute couture africaine à Paris. Une nouvelle occasion pour cette créatrice engagée de faire rayonner le savoir-faire « made in Guadeloupe » !
Vous participez, les 28 et 29 septembre, à la deuxième édition, à Paris, du festival de la haute couture africaine, le FIMO228. Comment avez-vous accueilli cette invitation ?
Eliette Lesuperbe : Cela fait toujours chaud au cœur quand le travail est apprécié, valorisé. Ce métier m’a choisie et à travers lui, j’essaye de porter le plus loin possible la Guadeloupe, mais aussi d’apporter ma pierre à l’édifice au niveau de la mode pour qu’il y ait une belle progression. C’est valorisant. D’autant que je ne connaissais pas l’organisateur, Jacques Logoh, un designer togolais. Il a découvert mon travail à travers les réseaux sociaux et grâce à Georges Alexandre, photographe guadeloupéen du FIMO228, avec lequel je collabore, il m’a contactée.
Vous êtes souvent sollicitée en dehors de la Guadeloupe pour présenter vos créations…
C’est vrai que depuis quelques années, on me sollicite beaucoup pour la Fashion Week à Dakar, New York, Montréal, Cuba… Avec l’organisation du FIMO228, c’est la première fois. J’ai été invitée plusieurs fois en Afrique, mais je n’ai pas pu honorer toutes ces sollicitations, notamment en raison du climat politique sur certains territoires.
On n’associe pas naturellement la haute couture à la Guadeloupe où vous avez choisi de vivre. Ce n’est pas pénalisant ?
Pour moi, non. Mon travail s’exporte. J’ai des clients un peu partout en dehors de l’archipel, les réseaux sociaux me permettent d’être visible bien au-delà de la Guadeloupe. Tout en étant installée en Guadeloupe, je suis souvent à l’extérieur. Pour ma créativité, la Guadeloupe est très chère à mon cœur : je veux vivre chez moi. Quand je voyage, je m’imprègne de mon environnement, de ce que je vois, les vitraux, les cathédrales… Chaque pays m’apporte quelque chose, mais vivre en Guadeloupe est un choix que j’assume. Ma base, c’est la Guadeloupe. J’ai des choses à faire dans mon pays : une carrière, ça se construit. Quoi de mieux que d’être basée chez soi pour assurer la transmission !
Cette transmission s’effectue comment ? De jeunes stylistes vous sollicitent ? Vous dispensez des cours ?
La transmission se fait depuis longtemps avec une nouvelle génération, de jeunes et moins jeunes designers avec lesquels j’échange en privé. D’autres sont dans divers secteurs de la mode qui ne sont pas forcément la haute couture, mais les accessoires, la lingerie… Je me rends disponible quand ils veulent qu’on discute ou encore pour des conseils…
Que proposez-vous pour votre première participation au FIMO228 ?
Il s’agit d’un défilé collectif avec d’autres stylistes invités. Je proposerai 10 pièces d’une nouvelle collection pour le défilé du FIMO228, le 28 septembre, qui sera suivi d’une vente privée le lendemain. J’ai travaillé mes matières habituelles qui sont des valeurs sûres : la soie, la dentelle, l’organza, agrémentées de perles… À mon retour en Guadeloupe, je vais compléter une autre collection, avant de repartir, en octobre, dans la Caraïbe.
À quand une présentation de vos créations, chez vous, en Guadeloupe ?
C’est vrai que je publie beaucoup sur les réseaux sociaux, ce qui permet aux uns et aux autres de suivre mon travail, mes collaborations à l’extérieur…, mais je n’ai pas pu encore faire un show spécifique Eliette Lesuperbe en Guadeloupe qui me tient beaucoup à cœur. Il faut vraiment que j’y travaille ! Je tiens à présenter mon travail comme il se doit sur mon territoire.
Entretien : Cécilia Larney