Témoin de la défense dans le procès intenté par Gérard Cotellon, directeur du CHU de Guadeloupe, contre Gaby Clavier, syndicaliste de l’UGTG, pour « menaces de mort », Elie Domota a déposé mardi 15 mars, au tribunal de Pointe-à-Pitre.
Leader du LKP, Elie Domota dénonce des « accusations mensongères, montées de toutes pièces, faute d’arguments, pour salir Gaby Clavier et faire taire les contestations. » Elie Domota n’en démord pas : « Le clou qui dépasse appelle le marteau. Gaby Clavier inspire le respect. Son engagement a toujours été mis au service de l’intérêt commun. Aujourd’hui, le procès qui lui est fait est une attaque frontale contre le mouvement ouvrier et contre l’UGTG. »
« Une insulte à notre culture ! »
Elie Domota a aussi donné son sentiment sur l’expression en langue créole qui vaut à Gaby Clavier d’être accusé de « menaces de mort » à l’encontre du directeur du CHU qui « au fond de lui, sait, selon Elie Domota, qu’il n’y a aucune menace de mort dans ces propos. Ce procès est une insulte à notre culture. Si Gaby Clavier avait repris une expression classique de la langue française, comme « Il faut qu’il rende gorge » ou encore, « Qui vit par l’épée périt par l’épée », il ne serait pas sur le banc des prévenus ! Dès qu’on s’exprime dans notre langue maternelle, on nous méprise, on nous prend pour des bandits. Nous ne sommes pas des bandits. En plus, nous sommes jugés par des personnes qui ne connaissent pas et ne s’intéressent pas à la culture créole. »
En quête de vérité
Le troisième point de l’intervention d’Elie Domota a porté sur les nombreux décès liés au Covid que la Guadeloupe a eu à déplorer en 2021. Pour le leader du LKP, ce procès est « un leurre pour camoufler la vérité. Je me battrai jusqu’au bout pour savoir qui et pourquoi on a donné l’ordre de ne pas délivrer certains médicaments comme l’Ivermectine. On a trompé la population en ne raisonnant que par la politique vaccinale. Des Guadeloupéens sont morts parce qu’ils n’ont pas été soignés et non parce qu’ils n’étaient pas vaccinés ! Les familles qui ont perdu un proche doivent savoir la vérité. »
A ce propos, Elie Domota a rappelé que deux plaintes ont été déposées pour non-assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d’autrui.
Cécilia Larney
« J’exige qu’on me respecte ! »
La séquence était presque surréaliste, ce mardi 15 mars, au tribunal de Pointe-à-Pitre. Au terme d’une longue journée d’audience, Elie Domota, s’est exprimé à la barre peu avant 18 heures. A la suite des parquetiers qui ont défilé tout au long de la journée, sans prendre part aux débats, Patrick Desjardins a fait une entrée remarquée : « En 2009, j’avais gardé de vous l’image d’un homme d’une certaine envergure, a-t-il lancé. Je découvre en M. Domota un complotiste de bas étage. » Tollé dans les rangs de la défense et, nouvelle suspension d’audience.
Dix minutes plus tard, le procureur Desjardins poursuivait : « M. Domota, étiez-vous présent quand M. Cotellon a été agressé par une meute ? » Nouvelles protestations de la défense et de la salle. Nouvelle suspension d’audience. A la reprise, les avocats de Gaby Clavier ont signalé au tribunal les « propos outrageants du procureur Desjardins ». Calmement, Elie Domota a pris la parole : « Je n’admets pas qu’on m’insulte. J’exige qu’on me respecte. Je ne répondrai pas à ces questions. » L’audience est mise en continuation au 5 mai.