Plus de sept heures d’audience, ce jeudi 7 avril, au tribunal de Pointe-à-Pitre pour aboutir à une mise en continuation au 19 mai.
Convoqué ce jeudi 7 avril au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre pour « violence volontaire lors d’une manifestation sur personne dépositaire de l’autorité publique », suite à son interpellation le 30 décembre 2021, aux Abymes, Elie Domota, leader du LKP, devra à nouveau se présenter au tribunal, le 19 mai pour la suite de l’audience.
Les images du syndicaliste avançant, bras levés, avant d’être aspergé de gaz lacrymogène, plaqué au sol, ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une avalanche de réactions d’indignation et de soutien à Elie Domota. C’était le 30 décembre 2021, aux Abymes, lors d’une marche de contestation contre l’obligation vaccinale, organisée par le Collectif des organisations en lutte.
Solidarité internationale
Hasard du calendrier, l’audience de ce jeudi 7 avril coïncidait avec la Journée internationale de lutte contre la répression… Les nombreux messages écrits de la Caraïbe, de France hexagonale et ailleurs dans le monde ont été confortés par la présence dans la salle d’audience, à Pointe-à-Pitre, de militants martiniquais, dont Serge Aribo, Secrétaire général de l’UGTM Santé, mais aussi de Gilbert Couturier, maire du Gros-Morne, et du bâtonnier Germany du barreau de Fort-de-France, aux côtés des avocats de la défense (Me Aristide, Chevry, Gélabale, Daninthe) en début d’audience.
« Une agression ignoble doublée d’un acte anti-syndical. »
« Le monde entier nous regarde, a soutenu Me Germany. Quand on voit cette marche guadeloupéenne résolument pacifique, on constate que M.Domota n’a commis aucune infraction. Cette affaire ne pourrait se conclure autrement que par une relaxe d’Elie Domota face à un dossier vide, monté de toutes pièces ».
Parmi les témoins cités par la défense d’Elie Domota, Gérard Gobert. Secrétaire du Comité national de lutte contre la répression, il s’est dit « horrifié par la vidéo de l’arrestation d’Elie Domota » et a dénoncé « le régime systémique de répression particulièrement en Guadeloupe et en Martinique, les convocations en Correctionnelle de dirigeants syndicaux. Dans quel monde vivons-nous ? Cette agression d’Elie Domota est ignoble, doublée d’un acte anti-syndical. »
Plusieurs faits de violence policière évoqués à la barre
Au cours de leur interventions, les différents témoins, dont l’historien Raymond Gama, Jean-Louis Salin, frère de Charles-Henri Salin, étudiant, abattu en 1985 suite à un contrôle d’identité, Thierry Césarus… sont revenus sur plusieurs faits de violence policière commis en Guadeloupe, dont l’affaire Claude Jean-Pierre, mort suite à un contrôle routier…
Débutée à 14 heures, jeudi 7 avril, l’audience qui s’est poursuivie jusqu’à 21 heures passées, a été mise en continuation au 19 mai. A sa sortie du tribunal, Elie Domota a été accueilli par les nombreux militants massés sur le parvis.
Cécilia Larney