Education. Journée administration morte dans le Secondaire

Avec la loi « 3DS », les adjoints gestionnaires des collèges et lycées pourraient passer sous l’autorité des Collectivités. Les syndicats disent « non » à ce statut hybride.

L’année débute avec une actualité sociale plutôt intense dans l’Education nationale. Après le mouvement de grève, dénonçant la gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, et l’annonce d’autres actions en Guadeloupe, à partir du 20 janvier, ce vendredi 14 janvier, les collèges et lycées seront le théâtre d’une grève particulière. Une Journée administration morte portée par les syndicats, dont l’UNSA éducation pour dire : « Non à l’autorité fonctionnelle des collectivités sur les adjoints gestionnaires ». Une loi qui, selon eux, annonce les « prémices de la décentralisation de l’Education nationale ».

Entre le marteau et l’enclume…

A l’origine de cette Journée administration morte, le projet de loi dit « 3DS » relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de « simplification de l’action publique locale ».

Raphaël Bijou, adjoint gestionnaire au lycée Carnot (Pointe-à-Pitre).

« Si cette loi est votée, nous, adjoints gestionnaires, seront directement concernés, annonce Raphaël Bijou, adjoint gestionnaire au lycée polyvalent de Carnot (Pointe-à-Pitre). Nous resterons personnels de l’Etat, mais nous recevrons des injonctions de la Collectivité territoriale. On se retrouverait avec une double casquette qui risque dans les faits de poser plusieurs problèmes : à qui obéir ? Comment réagir quand les besoins de l’établissement ne correspondent pas avec ce que demande la Collectivité… ».

Prochaine étape le 27 janvier

Voté le 4 janvier, le projet de loi « 3DS » a subi quelques modifications au Sénat, notamment le rejet de l’article 41 qui porte précisément sur le transfert des adjoints administratifs sous l’autorité des Collectivités. L’Assemblée nationale doit se prononcer définitivement le 27 janvier.

Michel Letapin, UNSA Education.

« Si cette loi est adoptée, les adjoints gestionnaires seraient des personnels de l’Etat, qui recevraient des consignes des Collectivités, commente Michel Letapin, de l’UNSA Education. Entre autres problèmes, se poserait celui de la gestion des carrières. D’autre part, cette loi va déstabiliser le fonctionnement de l’établissement scolaire. Nous avons vécu cette situation lorsque les personnels TOS, Techniciens, ouvriers et de service, sont devenus ATE, Adjoints techniques des établissements d’enseignement, sous l’autorité des Collectivités. Actuellement, quand il y a un dysfonctionnement avec les agents, les Collectivités ne réagissent pas toujours. »

Selon l’issue du vote le 27 janvier, à l’Assemblée nationale, les syndicats envisagent d’autres actions.

Cécilia Larney

L’adjoint gestionnaire, un interlocuteur privilégié

Pendant la Journée administration morte, les adjoints gestionnaires (ils sont une centaine en Guadeloupe), présents au sein de leur établissement, ne répondent à aucune sollicitation (mail, téléphone…) de leur hiérarchie, ne participent pas aux réunions prévues ce jour…

Au sein des collèges et lycées, l’adjoint gestionnaire, est en charge de la gestion matérielle et financière de l’établissement, en concertation avec l’équipe de direction. En ce sens, ce fonctionnaire de l’Education nationale, adjoint du chef d’établissement, est l’interlocuteur privilégié des Collectivités.

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