Haïti, à travers le ministre d l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Nesmy Manigat, a signé, vendredi 10 novembre 2023, à l’Unesco, à Paris, la « Convention régionale sur la reconnaissance des études, des titres et des diplômes de l’enseignement supérieur en Amérique latine et dans les Caraïbes ». Le pays est appelé à mieux organiser le fonctionnement de l’ensemble de ses institutions d’enseignement supérieur…
Haïti s’engage à mieux structurer ses formations d’enseignement supérieur en signant, vendredi à l’Unesco, la Convention régionale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur, connue sous le nom de convention de Buenos Aires. Selon le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Nesmy Manigat, la signature de ladite convention ramène à neuf années plus tôt où il faisait au Parlement haïtien le dépôt de deux projets de loi. L’un portant sur le fonctionnement et la modernisation de l’enseignement supérieur et l’autre sur l’établissement de l’agence nationale sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique lesquels ont été publiés dans Le Moniteur en 2020. « Aujourd’hui, nous en sommes à la signature de cette convention régionale, cela participe du même élan. Il s’agit d’organiser le fonctionnement de l’ensemble des institutions d’enseignement dans le pays… », a indiqué Manigat au Nouvelliste après la signature du document.
Selon Nesmy Manigat, c’est un grand pas dans la bonne direction. Cependant, les institutions d’enseignement supérieur auront à mettre leur devoir au propre si Haïti veut respecter ses engagements pris en signant cette convention. Un vaste chantier qui s’annonce (ou qui va être continué) tant les problèmes à résoudre dans le secteur de l’enseignement supérieur sont multiples : modernisation, régulation, bonne gouvernance, certification des parcours, qualité des prestations, etc. « Quand il n’y a pas une régulation solide, un dispositif pour suivre les parcours, n’importe qui entre dans le système, propose des offres de formation, prétend certifier des gens. Cela pose un énorme problème au niveau des études, des titres qu’on délivre, de la validation des diplômes », relève le ministre. « Dès aujourd’hui, la gouvernance des institutions d’enseignement supérieur doit être plus transparente, même en interne », a soutenu Nesmy Manigat.
Cette convention, adoptée le 13 juillet 2019 à Buenos Aires, en Argentine, et rentrée en vigueur le 23 octobre 2022, « vise à renforcer la reconnaissance des qualifications de manière équitable et transparente dans toute la région et à renforcer la coopération interuniversitaire. Elle constitue un instrument important pour améliorer les systèmes d’enseignement supérieur et les harmoniser dans toute la région ». Selon les autorités, la convention est ouverte aux États membres de la région Amérique latine et Caraïbes, aux autres États membres de l’Unesco appartenant à d’autres régions du monde et au Saint-Siège.
« Harmoniser, dans la mesure du possible, les conditions d’admission dans les établissements d’enseignement supérieur de tous les États de la région ; adopter une terminologie et des critères d’évaluation similaires afin de faciliter l’application du système de comparaison des études ; adopter, en ce qui concerne l’admission à des étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tienne compte des connaissances attestées par les titres obtenus, ou bien des expériences et des réalisations personnelles ; adopter, pour évaluer les études partielles, des critères souples fondés sur le niveau de formation atteint plutôt que sur le contenu des programmes suivis, en raison du caractère interdisciplinaire des études supérieures ; accorder la reconnaissance immédiate des études, diplômes, titres et certificats, que ce soit en vue de la poursuite de la formation ou de l’exercice d’une profession ; promouvoir des échanges d’information et de documentation sur l’éducation, la science et la technique pour servir les fins de la présente Convention », sont quelques-uns des objectifs fixés par ladite convention.
« En nous mettant en ordre de marche pour l’application de cette convention, on appartiendra à une communauté internationale de bonnes pratiques en matière d’enseignement supérieur qui nous permettra à l’avenir de disposer davantage de ressources et d’assistance pour mieux prévenir et gérer les défis d’accréditation comme ceux des facultés de médecine en Haïti », soutient Nesmy Manigat.