À l’heure d’une rentrée scolaire inédite, avec une ministre de l’Education démissionnaire, une enquête Ipsos révèle que les Français sont « inquiets » pour leurs enfants.
Les résultats de l’enquête PISA, jugés « décevants » pour la France, avaient conduit à l’annonce par Gabriel Attal d’un plan de grande ampleur de « choc des savoirs », largement en suspens aujourd’hui. Ipsos a sondé les Français pour connaître leur avis sur le système éducatif français. Cette année, un Français sur deux (50%) estime que le système éducatif est de mauvaise qualité. Parmi les 30 pays sondés, c’est en France que l’on considère le plus que la qualité du système éducatif s’est dégradé avec 73% des Français contre 47% en moyenne globale.
Tandis que le numérique et l’intelligence artificielle prennent une place de plus en plus importante dans le monde professionnel et constituent de nouveaux défis auxquels l’école est sommée de préparer les élèves, plus d’un Français sur trois (37%, +8 points par rapport à 2023) estime que les avancées technologiques auront un impact plutôt « plus négatif que positif » sur l’éducation.
Progrès technologiques et éducation
Alors que l’actualité questionne fréquemment l’usage grandissant des smartphones et des nouvelles technologies au sein des établissements scolaires et leur impact sur l’éducation, les Français sont largement critiques à l’égard de l’impact des progrès technologiques, intelligence artificielle comprise, sur le futur de l’éducation. Une écrasante majorité des Français (80%) considère que l’accès aux réseaux sociaux devrait être interdit aux enfants âgés de moins de 14 ans.
Dans le même esprit, trois quarts des sondés souhaitent que les smartphones soient interdits à l’école. Enfin, plus d’un Français sur deux (51%) affirment que ChatGPT devrait être interdit au sein des établissements scolaires.
La dégradation du système éducatif pointée du doigt
Un Français sur deux (50%) estime que la qualité du système éducatif français est mauvaise, un chiffre néanmoins en baisse de 2 points par rapport à 2023 (52%). Surtout, 73% estiment qu’il s’est dégradé par rapport à l’époque où ils étaient enfants. 66% des Français considèrent que l’école prépare mal les enfants aux métiers du futur. C’est le pays européen le plus critique sur ce sujet après la Hongrie.
Parmi les principaux défis mentionnés, figurent les classes surchargées (45%), bien que citées de façon moins conséquente qu’en 2023 (53%), le manque de financements publics (31%), les problèmes de sécurité (30%), ainsi que des programmes obsolètes ou des enseignants mal formés (27%). En matière de sécurité, l’école n’est pas perçue comme un sanctuaire : seuls 27% des Français estiment qu’elle offre des espaces sécurisés contre la violence et le harcèlement.
Les Français sont parmi les plus nombreux dans le monde (59 %) à dire que la place consacrée à l’enseignement de compétences de base telles que la lecture, l’écriture et l’arithmétique est trop faible. Par ailleurs, les Français doutent des capacités de leur système éducatif à réduire les inégalités sociales : s’ils étaient 42 % à y croire en 2023, ils ne sont plus que 39 %. Néanmoins, pour près d’un Français sur deux (49%), l’école prend en considération et accueille toutes les formes de diversité existant chez les élèves.
