Roman fantastique de Simone Schwarz-Bart, Ti Jean L’Horizon, classique de la littérature caribéenne, est adapté en BD par Roland Monpierre, auteur de bandes dessinées.
Le roman Ti Jean l’horizon, publié à la fin des années 1970 au Seuil, a figuré dans la sélection du Goncourt. Son adaptation en BD est née d’un constat : « Souvent, nous écrivons, mais il n’y a pas de suite, regrette la romancière Simone Schwarz-Bart, commandeur des Arts et des Lettres. Le public ne s’empare pas du texte, nous n’avons pas de critique au niveau local… Bien souvent, nous avons une audience à l’extérieur, notamment au national, bien plus importante que chez nous. Et c’est dommage. »
« Nous plongeons dans la nuit : une Bête avale le soleil… »
Conte fantastique, pourtant inspiré des traditions créoles, Ti Jean l’horizon n’a pas échappé à ce triste constat. A l’issue d’une discussion avec Simone Schwarz-Bart et d’autres, l’auteur de bandes dessinées guadeloupéen, Roland Monpierre propose une adaptation de Ti Jean l’horizon.
Convaincue par les précédentes réalisations de Roland Monpierre, la romancière lui laisse carte blanche pour faire revivre Ti Jean l’horizon sous ses crayons.
« Quand j’ai vu les premières planches, j’ai été enchantée par le graphisme, le choix de texte…, confie Simone Schwarz-Bart. Cette bande dessinée donne un souffle nouveau au texte qui n’a pas pris une ride. Ti Jean l’horizon est plus actuel que jamais puisque nous plongeons dans la nuit : « Une Bête avale le soleil », pour citer le texte. »
Après la publication, en 2019, aux éditions Grasset, du roman, Nous n’avons pas vu passer les jours, co-écrit avec Yann Plougastel, Simone Schwarz-Bart annonce d’autres projets pour le courant de l’année. Patience !
Cécilia Larney
Des textes toujours d’actualité
Publié par Caraïbéditions, la BD Ti Jean l’horizon est le deuxième texte de Simone Schwarz-Bart qui marque l’actualité culturelle de ce début d’année. Sur la scène de Tropiques Atrium (Martinique) et de L’Artchipel (Guadeloupe), la pièce de théâtre Ton beau capitaine, a été réadaptée par la compagnie Les heures paniques.
« Le problème de l’immigration sera de plus en plus aigu dans notre siècle, rappelle Simone Schwarz-Bart. Tous les sujets dont on s’est emparé sont toujours d’actualité. On aimerait qu’ils soient dépassés. Malheureusement, la nature humaine reste ce qu’elle est ! »